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Gabon : le Gén. Oligui Nguema déjà en campagne présidentielle ?

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Placé à la tête du pays à la faveur d’un coup de force salué par l’écrasante majorité de la population, le Gén. de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema s’est, quelques semaines après, engagé à mener une transition au terme de laquelle des élections libres, transparentes et crédibles seraient organisées. Si l’échéance présidentielle devant faire entrer le pays dans une nouvelle ère semble encore lointaine, la récente tournée républicaine aux allures de précampagne électorale du nouvel homme fort du pays, interroge plus d’un.

Bains de foule doublés de selfies, pancartes géantes, tee-shirts imprimés, discours enflammés, échanges avec des cadres locaux, annonces fortes en matière d’investissements, bref. Avec la récente tournée du chef de l’Etat dans l’Ogooué-Maritime, la Ngounié et le Woleu-Ntem, on est bien loin des discrets déplacements de septembre dernier dans le Haut-Ogooué et le Moyen-Ogooué, où il était question d’honorer la mémoire de ses prédécesseurs. 

Si dans le cadre de cette tournée dite « Républicaine », les populations ont mis les petits plats dans les grands pour assurer un accueil digne de ce nom au « sauveur du Gabon », cette démonstration de force du président de la Transition, à piqué la curiosité de bon nombre observateurs de la vie publique, qui y voient les prémices d’une campagne électorale. Et ce ne sont pas les mots durs, employés envers les leaders politiques notamment dans la province du Woleu-Ntem et les nombreuses allusions à Jerry Rawlings du Ghana, qui laisseront penser le contraire. 

Le Gén. Oligui Nguema en pré-campagne présidentielle à Oyem ? 

Que ce soit à Port-gentil, à Ndendé, à Mouila, et surtout à Oyem, le chef de l’Etat, tel un chef de file politique en campagne, n’a pas manqué de vanter le bilan du Comité pour la transition et la restauration des institutions depuis le 30 août, taclant au passage ceux qui ont mis le pays en coupe réglée. « En 14 ans ce qu’il n’a pas pu faire pour le peuple, nous sommes déjà en train de le faire en 3 mois », déclarait Oligui le 21 décembre dernier à Oyem, devant un public conquis. Un message subliminal sans aucune équivoque. 

Si les éléments de langage présentent les récents déplacements du chef de l’Etat à l’intérieur du pays comme une occasion de s’enquérir des besoins des populations, la politique n’a donc jamais été bien loin d’autant plus que de Marie-Madeleine Mborantsuo à Ali Bongo Ondimba et sa suite, tous en ont pris pour leur grade. Se constituant déjà sa base, le potentiel candidat qui s’est présenté comme un « fils de la province », a d’ailleurs tenu à rappeler qu’il est désormais « le leader de la province (…) le chef et que le CTRI sont les champions nationaux ».

Oligui Nguema, une alternative crédible pour 2025 ?

Alors que le capital sympathique des gabonais vis-à-vis de la classe politique n’est pas au beau fixe, la popularité dont jouit le général président apparaît comme une alternative crédible pour 2025. Une situation dont ont conscience les têtes pensantes du CTRI, qui ont habilement pris le soin de laisser une porte ouverte au chef de la Transition, en entretenant un flou juridique dans la Charte au sujet de son avenir au terme de la transition. Toute chose sur laquelle, en bon machiavélien, le chef de l’Etat pourrait surfer. D’ailleurs, en l’état actuel des choses, une possible candidature de sa part ne serait pas mal vue, si l’on en croit certains acteurs politiques, et les gabonais de la rue, qui misaient pour une transition beaucoup plus longue
Notons qu’à l’heure actuelle, la présidentielle de 2025 est un sujet tabou au sein du débat public. Interrogé sur la question le 3 décembre dernier, le Premier ministre de Transition, Raymond Ndong Sima, a piqué une colère, en fustigeant l’attitude de certains qui, selon lui, essaient de l’opposer au chef de l’Etat. Quoi qu’il en soit, le président de la Transition, chef de l’Etat, le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, qui poursuit son œuvre de restauration des institutions, ne s’est pas encore officiellement prononcé sur son avenir politique. 

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