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Setrag: malgré un chiffre d’affaires de 549 milliards en 8 ans, la filiale d’Eramet peine à entretenir la voie ferrée

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En dépit de son statut de seul et unique opérateur du réseau de chemin de fer, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) semble éprouver d’énormes difficultés à maintenir un niveau satisfaisant d’entretien dudit chemin de fer. Loin du compte, malgré un chiffre d’affaires cumulé entre 2012 et 2020 de l’ordre de 549 milliards de FCFA selon la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGPF), la filiale du géant Eramet qui a enregistré un nouveau déraillement ce jeudi 22 juillet 2021, le quatrième en 2021, confirme donc ses difficultés à maintenir la fluidité de son trafic au grand dam des populations, pour qui un simple trajet s’apparente désormais à un parcours du combattant.

648 km de voies ferrées seulement, 24 gares entre Owendo et Franceville, 330 000 voyageurs transportés par an en moyenne, plus de 6 millions de tonnes de marchandises et minerai transportées sur la seule année 2019, le tout pour un chiffre d’affaires cumulé entre 2012 et 2020 de plus de 549 milliards de FCFA, tels sont les chiffres de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag). Des chiffres éloquents, mais qui pourtant sont loin de refléter une réalité qui est tout autre, du fait notamment du maintien en état de vétusté des installations et même des rames de la voie ferrée.

En effet, dans le même état depuis sa mise en service en 1986 soit il y a 35 ans, le réseau ferroviaire gabonais opéré par son seul et unique opérateur, n’a jusque-là subi de travaux majeurs pour s’arrimer aux normes de sécurité ferroviaire notamment celle du référentiel IRIS (International Railway Industry Standard) élaboré par l’Union des industries ferroviaires européennes (UNIFE). Résultat, dysfonctionnements, retards, et multiplication des déraillements. Encore plus ces dernières années et même ces derniers mois puisque pas plus tard que jeudi dernier, un nouveau déraillement a été signalé, le quatrième au cours des 6 premiers mois de l’année en cours.

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Loin du compte. Loin d’être en phase avec l’évolution d’un secteur qui participe pourtant grandement au développement économique du pays eu égard à ces secteurs connexes, la filiale du géant minier français Eramet peine pour l’heure à s’arrimer à ces propres ambitions en matière de performance, de sécurité et même de responsabilité sociétale puisque les populations restent les grandes perdantes de cette situation, le tout en dépit d’un Programme de remise à niveau de la voie (PRN) lancé pour la période 2016-2024, soit il y a un peu plus de cinq ans. 

La Société d’exploitation du Transgabonais passe-t-elle entre les mailles du filet de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) ? L’absence d’interpellation, de communication ou encore de récrimination à la suite des récurrents déraillements de trains devrait interpeller sur des possibles passe droits dont-elle bénéficierait. L’opérateur ferroviaire qui a engrangé au 31 mars 2021 pas moins de 21,3 milliards de FCFA enregistrant une hausse d’un peu plus de 3% par rapport à la même période en 2020, semble donc ne mettre au centre de ses priorités les seuls performances économiques au détriment de l’entretien rigoureuse de la voie ferrée qui est sa principale source de revenus. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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