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Sénégal : « Tonton Fiston », le président du Conseil des gabonais accusé d’escroquerie

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Si l’affaire fait grand bruit à Dakar au Sénégal, ce n’est pas forcément le cas à Libreville au Gabon. En effet, le président du Conseil des gabonais du Sénégal (CGS) serait au cœur d’un vaste scandale. Ce dernier aurait escroqué plusieurs compatriotes à qui il aurait promis de leur faire établir des cartes de séjour contre rémunération. Malheureusement, pour les victimes, une fois l’argent encaissé, l’indélicat n’aurait plus donné de suite et ne répondrait plus aux appels. Lasse de fausses promesses, une des étudiantes aurait porté l’affaire auprès des autorités judiciaires.

Poursuivre ses études à l’étranger ou s’y installer pour travailler reste le souhait de plusieurs compatriotes. Si certains parviennent à s’expatrier, nombreux parmi eux, une fois dans ces pays d’accueil, s’illustrent par des comportements « répréhensibles ». C’est le cas de certains Gabonais du Sénégal. En effet, c’est par le biais d’une publication datant du 27 mai dernier dans le groupe dénommé « Réseau des étudiants gabonais au Sénégal » que l’affaire a éclaté. 


Le président actuel du CGS n’en est pas à son premier coup

Selon la plaignante, l’actuel président du CGS aurait depuis plusieurs années décidé d’aider les compatriotes n’ayant pas de cartes de séjour. Il aurait promis contre rémunération de faire établir ledit document afin de régulariser le plus grand nombre. Sauf plusieurs d’entre eux auraient payé sans jamais avoir reçu le fameux sésame. 

Pis, ce dernier ne répondrait plus aux appels une fois l’argent en sa possession. Ceci, au grand dam des victimes qui, ne voulant pas entacher l’image de la communauté gabonaise, seraient passés à autre chose. Le subterfuge aurait bien fonctionné jusqu’à ce que l’une des étudiantes en attente de sa carte de séjour pour voyager eût étalé l’affaire sur la place publique.

La jeune fille, étudiante à Dakar, a dénoncé la supposée escroquerie dont elle aurait été victime. « J’ai été conseillé par un de vos compatriotes quand je voulais faire ma carte des étrangers, de contacter Tonton Fiston comme quoi, il pouvait me la faire rapidement vu que j’étais dans l’urgence. Chose faite et Tonton Fiston m’a dit qu’il fallait que je paye 80 000 F CFA pour la carte et qu’en 48h j’allais l’avoir. Sauf que cela fait un mois que ce monsieur me donne des faux rendez-vous et pour finir, il ne décroche plus mes appels ni de certaines qui l’ont approché à mon sujet » a-t-elle déploré. 

Des comportements qui ternissent l’image du Gabon au Sénégal

Il n’en fallait pas plus pour que d’autres supposées victimes relatent également leur mésaventure, comptabilisant à l’heure actuelle plus de 500 commentaires. Fatiguée d’être tournée en bourrique, la jeune fille aurait porté plainte malgré le remboursement de son argent. « Il lui a envoyé les 80 milles à 16h 30. On a dit ça aux enquêteurs. Ils ont dit qu’elle les renvoie. Convocation demain (ce mercredi 31 mai 2023, NDLR) à 11h à la police des étrangers », a-t-on pu lire sur une autre publication du groupe « Réseau des étudiants gabonais au Sénégal ». 

Des comportements qui ternissent l’image du Gabon à l’étranger et qui pourraient avoir des conséquences sur l’ensemble de la communauté estudiantine au Sénégal. D’ailleurs, certaines autorités sénégalaises logent à la même enseigne les compatriotes les plus studieux et irréprochables, aux habitués des commissariats à Dakar

Par ailleurs, le présumé escroc avait des locaux dans l’une des salles de l’ambassade du Gabon au Sénégal dans lesquels il « exerçait librement ». Une attitude qui pousserait certains à penser que ce dernier était protégé par les autorités consulaires, notamment Régis Onanga Mamadou Ndiaye, ambassadeur du Gabon au Sénégal, qui pour l’heure n’a pas fait de sortie officielle à ce sujet. 

« La diplomatie est l’art de dire aux gens leurs vérités, mais sans les offenser » soulignait l’icône de la politique Winston Churchill. Pour ce dernier, ce n’est qu’en maniant savamment cet outil qu’un État parvient à tirer le meilleur de chacun de ses individus qui, volontairement ou pas, sont des ambassadeurs de leur pays à l’étranger. Une stricte réalité que semble n’avoir pas cernée le président du Conseil des gabonais du Sénégal installés depuis plusieurs années au pays des lions de la Teranga et considéré comme un des doyens de la communauté. À l’heure où nous couchons ces lignes, l’affaire semble avoir été réglée. La jeune dame serait rentrée en possession de son argent et de ses papiers. L’indélicat quant à lui a été mis en garde. 

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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