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Gabon : le CTRI à l’épreuve des engagements en matière de droits des prisonniers

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Au terme d’une visite de travail d’une semaine à Libreville, le Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture a rendu publiques ses recommandations sur le système carcéral gabonais. Lesquelles sont accablantes pour le pays, au point de préoccuper au plus haut plan les autorités de la Transition, qui ont pris acte de ces recommandations, à la faveur du Conseil des ministres de ce mercredi 20 mars 2024. 

Dans ses recommandations, à la suite d’une mission qui s’est tenue du 10 au 16 mars, le Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture a clairement pointé le peu de progrès du Gabon dans la lutte contre la surpopulation carcérale et les conditions de détention jugées déplorables. Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui  dès le début de la transition, a pris des mesures en faveur des prisonniers politiques, est désormais mis au pied du mur. 

Le gouvernement face aux violations des droits des prisonniers  

« Le Gabon doit s’attaquer de toute urgence à la surpopulation et aux horribles conditions dans les prisons et les lieux de garde à vue afin de mettre fin aux traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux personnes en détention ». C’est ce qu’a indiqué le groupe d’experts des Nations unies au terme d’une visite de 18 sites de privation de liberté à Libreville et Port-Gentil. Après avoir tiré la sonnette d‘alarme en octobre dernier sur le système carcéral, le Garde des sceaux, Paul-Marie Gondjout a désormais la lourde responsabilité de veiller à la mise en oeuvre de ces recommandations, dont certaines avaient d’ailleurs été proposées lors de la première Convention annuelle sur le système judiciaire qui a eu lieu du 21 au 25 novembre 2023

Une urgence qui s’impose d’autant plus qu’un cas d’école fait actuellement l’actualité. C’est celui de l’ancien ministre du Pétrole, Vincent de Paul Massassa, dont l’une des filles a fait une sortie publique pour dénoncer sa « disparition », depuis son déferrement le 22 septembre 2023. En effet, selon cette dernière, ni ses proches, ni ses avocats n’ont depuis lors été autorisés à lui rendre visite. Une situation qui inquiète sa famille surtout que cet ancien haut commis de l’Etat serait diabétique. 
Notons qu’en septembre dernier, le ministre de la Justice Garde des sceaux, Paul-Marie Gondjout avait évalué à plus de 5 000 le nombre de personnes incarcérées, dont plus de 3000 sous le coût de la prévention. Selon les experts onusiens, cette surpopulation carcérale est dûe principalement à « un recours systématique à la détention provisoire et sa durée excessivement longue ».

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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