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Gabon : année judiciaire blanche, mission accomplie pour Antonella Ndembet ? 

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Si le Chef de la magistrature suprême, Ali Bongo Ondimba, prône le dialogue social, la ministre de la Justice semble n’avoir cure de cet idéal républicain. Résultat, les magistrats partis en vacances judiciaires depuis le 1ᵉʳ juillet dernier peuvent tristement se targuer d’avoir passé une année blanche. Les justiciables quant à eux sont victimes du management scabreux d’Erlyne Antonella Ndembet Damas.

Promue en qualité de ministre de la Justice, Garde des Sceaux pour, semble-t-il, impulser une nouvelle donne, Erlyne Antonella Ndembet Damas a fini par donner raison à ses détracteurs qui l’identifient comme une erreur de casting. D’ailleurs, la « magistrate » qui ne manque de s’exhiber avec les couleurs du Parti démocratique gabonais, a réussi la prouesse de paralyser l’année judiciaire. 

Un état de fait qui constitue une preuve de l’incapacité de la garde des Sceaux garantir « un climat social apaisé, avec une réduction drastique du nombre de grèves » tel que le promettait le candidat Ali Bongo Ondimba dans son projet de société : « Mon engagement pour un Gabon émergent ». Cette promesse n’a d’ailleurs pas été tenue, comme le soulignent Mays Mouissi et Harold Leckat dans leur bilan du second septennat du président sortant

Une grève sans issue ou l’inconsidération d’une supra ministre ?

Si les pouvoiristes s’évertuent à fuir la réalité en pointant du doigt les magistrats, la logique voudrait peut-être que le curseur soit placé sur la gestion d’Erlyne Antonella Ndembet Damas. Et pour cause, prenant ses fonctions, le membre du gouvernement s’était engagé à assurer les responsabilités qui lui étaient confiées. Au nombre de celles-ci, veiller au bon fonctionnement de la justice.

Pourtant, comment imaginer un bon fonctionnement avec une inactivité ? Ce serait tout aussi illusoire que rêver les yeux grand ouverts. Ce qui semble être le cas de la juge d’instruction méconnaissable depuis qu’elle s’est agrippée à la politique. En 3 ans, elle n’aurait brillé que par la roublardise et des effets d’annonce. La modification de la monture du statut des magistrats en fait foi.

Un sursaut d’orgueil électoraliste tardif !

Échaudée sur la toile, Erlyne Antonella Ndembet Damas a étrangement cerné l’importance de se pencher sur le cahier de charges de ses pairs. La Garde des Sceaux a, à cet effet, annoncé la distribution de véhicules, la commande de toges et l’adoption du statut des magistrats à l’Assemblée nationale. Seulement tout ceci est perçu comme une tentative de valider l’invalidable.

Faut-il rappeler que la grève des magistrats dure depuis décembre 2022. Aurait-il fallu attendre les élections pour constater des avancées ? Une année entière s’achève sans qu’« aucune audience au fond ne se tienne ». Quant aux sessions criminelles, elles ne se sont pas tenues. Que dire de la crise au barreau du Gabon ? À l’heure où nous couchons ces lignes, la première vague d’agents est en vacance judiciaire jusqu’au 17 août. La seconde prendra ses congés du 18 août au 30 septembre.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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