UOB : le programme « PAPA » pour une sécurité sociale taillée sur la « solidarité africaine »
À l’heure où il est question de réformes au Gabon, depuis le coup d’État du 30 août 2023, le programme Pilot African Postgraduate Academy (PAPA) esquisse une voie de réforme de notre système de sécurité sociale. À la faveur en effet d’un workshop programme qui s’est ouvert ce mardi 20 février 2024, Augustin Émane, Maître de Conférences à la Faculté de Droit de Nantes, spécialiste en droit du travail et de la sécurité sociale, entouré de d’autres universitaires de l’UOB suggère à l’État d’adapter les textes en vigueur en matière de sécurité sociale et de les arrimer à la notion de « solidarité africaine » qui répond aux besoins des populations.
C’est la Bibliothèque universitaire de l’Université Omar Bongo (BU-UOB) qui a servi de cadre au workshop programme initié par Pilot African Postgraduate Academy et qui se tiendra à Libreville du 20 au 21 février 2024. Une rencontre scientifique animée par d’émminents chercheurs, qui ne prétendent pas se substituer à l’État mais qui souhaitent lui proposer des pistes de solutions pour définitivement régler la question de la sécurité sociale qui, chacun le sait, demeure un copier-coller des textes français.Toute chose qui rend quasi inefficace l’action des organes habilités qui ne couvrent qu’une partie du besoin exprimé.
PAPA pour une sécurité sociale made in Africa !
Ouverts par le Vice-Recteur pédagogie et recherches, Charles Edgard Momno, les travaux de la rencontre scientifique axés sur le thème : « des interrogations conceptuelles aux traductions pratiques de la solidarité et de ses dérivés », ont permis à l’assistance composée d’étudiants inscrits en recherche mais également à ceux issus des filières professionnalisantes de cerner une autre approche de la sécurité sociale dans notre pays. Pour Augustin Émane de l’institut Point Sud, l’objectif est d’apporter des remèdes efficaces à la situation africaine avec des concepts et des cadres adaptés comme suggéré par Jean Marc Éla.
Ainsi tour à tour, différents chercheurs ont passé au crible la notion de solidarité dans les pays africains et spécifiquement le Gabon établi comme cadre d’études. D’ailleurs, l’universitaire-juriste, spécialiste de la protection sociale et des questions de santé, docteur en droit et titulaire d’une habilitation à diriger des recherches, a d’ores et déjà annoncé que l’objectif de cet échange fructueux est « la publication des contributions les plus pertinentes pouvant constituer un socle solide de connaissances, et un outil d’inspiration pour des applications pratiques ». Un mécanisme qui se traduirait par la prise en compte réelle des risques gabonais pour adapter le cadre légal de la sécurité sociale.
Augustin Émane favorable à une réforme adaptée aux besoins et non aux risques à garantir !
Faisant leçon de cette réunion à caractère scientifique ponctuée de présentation succincte des dimensions de la solidarité africaine, Augustin Émane a tenu à rappeler la visée d’une telle initiative qui au sein du partenaire de l’institut Point Sud qu’est l’Université Omar Bongo. « Nous avons les familles et nous voyons combien la CNAMGS soulage le porte-monnaie des uns et des autres. Donc il ne s’agit pas de dire que tout va mal. Il s’agit au contraire d’améliorer l’existant », a-t-il souligné. Avant de marteler que « le modèle de solidarité que nous avons ne fait que reprendre ce qui a été conçu ailleurs et notamment en France ». Il s’agit ainsi de trouver une formule qui permet de couvrir les besoins des populations et non pas de se limiter à garantir les risques via une assurance.
