Libreville : grogne des pêcheurs face aux abus de l’ANPN
Le mercredi 16 février 2024, les pêcheurs rattachés au Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville sont montés au créneau. Ils ont exprimé leur mécontentement face aux agissements de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), qui aurait saisi 15 de leurs embarcations pour un motif qui ne tiendrait pas la route.
La communauté des pêcheurs affiliée au Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville (CAPAL) a récemment manifesté son mécontentement suite à la saisie controversée de 15 de leurs embarcations par l’Agence nationale des parcs nationaux. Les pêcheurs affirment que les motifs avancés par l’ANPN ne sont pas fondés, suscitant des préoccupations quant à la légitimité de cette action et à son impact sur leurs moyens de subsistance.
Les pêcheurs mécontents
C’est au CAPAL que les manifestants ont effectué leur sit-in. Selon les pêcheurs, l’ANPN aurait procédé à la saisie de 15 embarcations opérant dans la zone de Pongara. Les autorités de l’ANPN ont justifié cette action en évoquant des infractions liées aux réglementations sur la pêche dans les zones protégées. « Ce mouvement d’humeur que vous observez est dû au fait que 15 de nos embarcations ont été araisonnées par la Direction technique de l’ANPN. Selon elle, nos embarcations sont entrées en zone interdite de pêche », a indiqué Vents Kumbe, président de la coopérative équatoriale des pêcheurs de Gabon.
Cependant, les pêcheurs contestent vigoureusement ces allégations, affirmant que leurs activités respectent scrupuleusement les lois en vigueur. « La loi des parcs dispose que tout accès en zone est interdit sauf autorisation spéciale. Et l’autorisation spéciale nous l’avons depuis bientôt 5 ans. Nous avons d’ailleurs un accord de principe avec l’ANPN. Dans cet accord, nous devons également donner, par mois, 40 kilogrammes de poissons par embarcation. Nous devons également être munis de nos autorisations de pêche », a ajouté Vents Kumbe. Des ambiguïtés liées au caractère oral de l’accord passé entre les deux parties.
A bout de souffle
La saisie de leurs embarcations a eu des répercussions sur leur quotidien. En effet, la situation qui dure depuis environ 2 mois a déjà des conséquences économiques pour les pêcheurs. Privés de leurs moyens de travail, ils sont confrontés à des pertes financières, mettant en péril leur capacité à subvenir aux besoins de leurs familles.
Pour restituer leurs navires, l’ANPN demanderait 3 millions de Fcfa par pirogue soit 45 millions de FCFA à raison de 15 pirogues saisies. Devant cette situation intenable, les pêcheurs interpellent les ministres de l’environnement, le Général Maurice Ntossui et celui de la pêche, Jonathan Ignoumba afin qu’une solution soit trouvée.
GMT TV