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Pr. Flavien Enongoué « Alexandre Sambat, 25 ans après »

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S’il est vrai que, comme l’écrivait Léopold Sédar Senghor à propos de son fils Philippe-Maguilien Senghor : « Seuls vivent les morts dont on chante le nom », on peut parier que celui d’Alexandre Sambat (4 octobre 1948 – 20 septembre 1998) a encore une longue vie. De son vivant déjà, M’Pongo Love l’avait chanté, et nombre de chansons de l’album qui fit sensation à sa sortie en 1985 (M’Pongo Love chante Alexandre Sambat, Safary sound) et de celui paru l’année suivante (Exclusivité Ya l’amour, Ivindo 2000, 1986), habitent encore aujourd’hui l’univers musical gabonais. C’est particulièrement le cas de ceux dont il était lui-même l’auteur : « Ototola », « Nostalgie » et « Sinilèlè », pour le premier, « Mbeka » et « Hymne à la paix », pour le second. C’est dire combien l’homme qui nous a quittés pour l’autre rive le 20 septembre 1998, il y a aujourd’hui 25 ans, était déjà destiné, par sa vie d’artiste musicien, à passer à la grande postérité.

La vie rêvée de l’artiste musicien

Des trois domaines qui ont marqué sa vie publique et participé à l’inscrire dans la mémoire collective des générations suivantes, la musique y aura davantage contribué que le sport et la politique. Et lorsqu’il lui était arrivé de se définir lui-même, il n’hésita guère à mettre en exergue cette dimension, qui faisait de lui un citoyen du monde : « Je ne suis qu’un modeste musicien qui n’aie pour seuls armes que ma voix et mon instrument, pour apporter au monde le message de paix, d’amour, d’égalité et de solidarité entre les hommes qui composent cette grande chaine de l’humanité ». Modeste musicien, Alexandre Sambat ? Pour qui connaît son œuvre en la matière, il s’agit en réalité d’une clause de style dont on use souvent pour se prémunir contre d’éventuels procès d’intention en illégitimité. Car cette œuvre musicale compte une demi-douzaine d’albums produits entre 1983 et 1987 : Le Transgabonais – Un rêve devenu réalité (1983), Un triangle à l’horizon (1985), M’Pongo Love chante Alexandre Sambat (1985), Exclusivité ya l’amour (1986), Bel Gwadloup (1986) et Colombe de paix, colombe d’amour (1987).

Membre fondateur, en 1988, de l’Association gabonaise des artistes musiciens et interprètes (AGAMI), avec Pierre-Claver Akendengué, Marianne Akendengué, Émile Assoume Obiang, Claude Damas Ozimo, Marcel Djabioh, Vyckos Ekondo, Zéphirin Legrand Ewanga, Dominique Gnanga Moukoula, Estaky Ibouanga Nguimbi, Victoire Lasseni Duboze, Martin Rompavet et Pierre-Claver Zeng, il était reconnu dans l’écosystème comme un auteur-compositeur de talent, un grand musicien (guitariste et pianiste). Nul besoin d’avoir une oreille musicienne absolue – cette capacité à distinguer presque mathématiquement les intervalles entre notes et son (cf. Claude-Henri Couard, L’oreille musicienne. Le chemin de la musique de l’oreille au cerveau, Paris, Gallimard, Coll. « Folio Essais », réed. 2009, p.51) –, pour réaliser l’importance qu’Alexandre Sambat accordait à la musique instrumentale dans son répertoire (« Mae », « L’île du souvenir », « Lettre à Francis Bebey »). Et le soin qu’il mettait dans les collaborations musicales, aussi bien au Gabon (Jean-Yves Messan, Pierre-Claver Akendengué) qu’à l’étranger (Francis Bebey, Georges Seba, M’Pongo Love, Jocelyne Béroard, Frédéric Caracas, Mano Césaire, ect.)

C’est dans un album illustratif de cette importance des collaborations musicales, Bel Gwadloup, qu’est tirée la chanson « Homesick », qui a fait l’objet de mon étude portant notamment sur lui, autour de la question du « bonheur partagé », dans l’ouvrage collectif paru l’année dernière sous ma direction : L’Afrique dans la chanson gabonaise (Paris, Descartes & Cie, 2022). Le choix porté sur cette chanson peut laisser interrogatif, dans la mesure où il existe dans le répertoire d’Alexandre Sambat, un titre qui paraît plus approprié : « Africa », le septième de l’album Colombe de paix, colombe d’amour. A l’analyse, il ressort que son investissement dans la musique était à la mesure de la place importante de celle-ci dans sa vie, bien que faisant toujours triangle avec le sport et la politique – il n’est que d’écouter l’hymne du Rassemblement pour la Démocratie et Progrès (RDP) pour le réaliser.

Un acteur du renouveau du sport gabonais

Ils sont très rares à Libreville et dans les environs, encore moins dans le reste du pays, à savoir qu’il existe dans la Commune d’Owendo, précisément en face de la gare ferroviaire, une « Maison Alexandre Sambat ». C’est le siège de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), inauguré le 26 mai 2010 par Sepp Blatter, alors président de la Fédération internationale de football association (Fifa). Si la décision du baptême, intervenu bien après, avait été prise par le Comité Exécutif, lors du Congrès de Mouila, il reste que c’est Placide Engandzas, alors président de la Fegafoot, qui y avait beaucoup œuvré.

Interrogé récemment sur les raisons de ce choix, il explique que : « Le Ministre des sports, M. Sambat, avait un leadership avéré sur les idées du renouveau du football gabonais notamment dans l’organisation du championnat intégral sur l’ensemble du pays. Sur le plan humain, il partageait bien les idées du vivre-ensemble et prenait souvent en compte celles des autres. Pour les plus jeunes, il était un grand-frère. C’était aussi un footballeur. » (Entretien téléphonique). Il faut, en effet, replonger dans le contexte de l’époque pour mieux cerner le sens de la reconnaissance posthume à travers ce baptême. C’est que quand, fin janvier 1997, Alexandre Sambat est nommé Ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, le football gabonais est plongé dans une crise multiforme qui se traduira, des mois plus tard, par la suspension du championnat national, qui ne réunissait alors que des équipes affiliées à trois ligues : Libreville, Port Gentil et Moanda. Outre les polémiques récurrentes avec la tutelle, autour des prérogatives respectives, la Fegafoot était elle-même en conflit avec certains clubs. L’élection de Placide Engandzas, sur la base d’un programme ambitieux, allait rencontrer du côté de la tutelle ministérielle un écho favorable ; une occasion inespérée d’impulser ensemble les réformes nécessaires, à partir d’une convergence de vue sur le diagnostic. Ainsi naîtra un contrat d’objectifs partagés dont l’élaboration concertée et la signature solennelle, le 27 décembre 1997, scelleront la grande entente cordiale. Le contrat-programme, à réaliser sur une durée de quatre (4) ans, se déclinait en quatre points : les objectifs, les engagements de la Fegafoot, ceux de la tutelle ministérielle et des dispositions transitoires. On peut aujourd’hui jeter un regard rétrospectif pour évaluer le chemin parcouru dans l’atteinte des sept (7) objectifs, à savoir : « procéder au lancement d’un championnat national qui comptera quinze clubs engageant les neufs provinces, organiser une coupe du Gabon interclubs, promouvoir la restructuration des ligues provinciales, mettre en place des équipes nationales dans toutes les catégories, assurer la vulgarisation et le développement du football féminin, procéder à l’harmonisation et à la réforme des textes, et assurer la formation des formateurs » (cf. L’Union du 29 décembre 1997, p.6)

Ce vent du renouveau en faveur (de la réorganisation) du football n’épargnera pas d’autres disciplines. C’est le cas notamment du cyclisme, alors plongé dans une crise dont il ne sortira qu’à la suite de l’élection de Martial Paraiso à la tête de la Fédération, à la faveur d’une Assemblée générale décidée par la tutelle ; ou bien des Arts martiaux, dont Alexandre Sambat était un pratiquant de haut niveau (ceinture noire de karaté, 3e Dan). Le public de la 6e Nuit des Arts martiaux et les téléspectateurs le découvriront, en le voyant en Kimono, réaliser une prestation avec les athlètes. S’appuyant sur l’expertise de Me Manfoumbi Mombo Wapacha, président de l’Agakado, dont il fera un conseiller technique, il mettra en place les conditions propices à la restructuration de certaines ligues et associations sportives, dont celle de Taekwondo, et la création de plusieurs autres. Par ailleurs, il instaurera une Grande nuit du sportif gabonais pour honorer chaque année, au cours d’une cérémonie solennelle, les sportifs les plus méritants. La première édition, organisée le 27 juin 1997, fut l’occasion d’attribuer des distinctions à tous les sportifs gabonais qui s’étaient particulièrement distingués depuis l’indépendance du pays en 1960. Afin d’accompagner juridiquement toutes ces réformes et baliser le terrain des chantiers à venir, il initiera un ambitieux projet de loi portant orientation de la politique nationale du Sport en République gabonaise, dont le long processus d’enfantement n’a abouti que récemment, sous Franck Nguema, avec l’adoption de la loi n°033/2020 du 22 mars 2021.

Décédé le 20 septembre 1998, à l’approche du 50e anniversaire de sa naissance, le 4 octobre 1948 à Makokou, Alexandre Sambat n’aura passé qu’un an et huit mois à la tête du Ministère des Sports, mais marqué, en si peu de temps, d’une empreinte profonde le milieu, au point que nombre d’observateurs et d’acteurs considèrent encore aujourd’hui qu’il avait des bonnes idées et une méthode appropriée, l’écoute active des acteurs de terrain, mais pas assez de moyens pour impulser durablement le renouveau du sport.

 Splendeur et misère de la vie politique

Un fait vécu un après-midi de novembre 1993 ! Alors étudiant en licence de philosophie à l’Université Omar Bongo (UOB), je travaillais parallèlement au sein de la rédaction d’une radio privée, Fréquence Libre, dirigée par deux grandes figures de la profession, qui me tenaient en profonde estime : Paul Mbadinga Matsiendi et Gilles Terence Nzoghe. Désigné pour la couverture de l’émission « Expression Directe », j’allais me retrouver, malgré moi, dans le rôle d’intervieweur exclusif d’Alexandre Sambat, alors candidat à l’élection présidentielle du 5 décembre 1993 ; les journalistes mandatés par les chaines publiques de radio et de télévision (RTG 1 et 2) ayant refusé de se prêter à l’exercice de peur de représailles administratives.

D’abord engagés autour du slogan qu’il avait choisi pour sa campagne, à savoir « Rendre le Gabon aux Gabonais », et dont je relevais avec force, mais sans le convaincre, les risques de réception xénophobe, nos échanges glisseront tout logiquement vers le bilan de son bail gouvernemental d’une dizaine d’années sous le parti unique (1981- 1990), qui le vit passer à la Santé (1981-1983), au Travail et à l’Emploi (1983 -1987), à l’Education nationale (1987) et au Tourisme et à l’Environnement (1988 – 1990). Je tentais de le faire sortir de sa réserve en le mitraillant de questions polémiques, il s’en tirait à chaque fois en soulignant les initiatives dont il était le plus fier, notamment la formation à grande échelle du petit personnel de santé et d’action sociale, à la suite de la création, à Mouila et à Makokou,  de l’Ecole provinciale de formation d’action sanitaire et sociale (EPFASS), la « gabonisation des Cadres »  – une politique mise en place à partir de 1984 « consistant au remplacement progressif des  étrangers par les Gabonais à des postes d’exécution, d’encadrement et de décision au sein des entreprises publiques et privées. » (cf. Sylvie Bredeloup, « Sénégalais au Gabon : travailler sous contrat, résister à l’insécurité et réinvestir discrètement », dans Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 36-n°4/2020, p.143-165) – et la création, le 29 décembre 1988, du Centre gabonais de promotion touristique, dénommé Gabontour.

Quand l’émission fut diffusée le surlendemain à la radio et à la télévision, ce fut la stupéfaction chez mes parents, mais l’agréable surprise chez mes amis et condisciples de l’Université Omar Bongo et, surtout, la fierté des responsables et des collègues de Fréquence Libre, la radio que je représentais. Naîtra à partir de ce fait insolite une relation certes asymétrique mais particulièrement étroite avec Alexandre Sambat, grâce à laquelle, à peine 23 ans au moment des faits, j’allais par la suite être témoin de la splendeur et de la misère de la suite de sa vie politique.

Durant la campagne, j’avais vu un homme pugnace, entouré d’une poignée de fidèles collaborateurs, se battre sans moyens conséquents pour aller à l’assaut des électeurs sur l’entendu du territoire national. Ils trouvaient le réconfort dans le regard enthousiaste de centaines de compatriotes rencontrés lors des meetings et causeries politiques. Beaucoup ne croyaient pas à sa présidentiabilité, c’est-à-dire à sa capacité à gagner l’élection présidentielle, mais à la possibilité pour lui de peser sur la décision finale, puis de se faire à nouveau une place sur la scène politique nationale, après avoir été relégué à la marge au sortir de la Conférence nationale de mars-avril 1990, alors qu’il n’avait que 41 ans. A son entrée au Gouvernement, en 1981, comme Ministre de la Santé et de la Population, il n’en avait que 32.

Prématurément tenu pour l’un des caciques du régime en 1990, ce psychologue du travail passé par Shell Gabon trouvera dans l’expérience diplomatique l’occasion de demeurer, même latéralement, dans le circuit de la décision politico-administrative. Mais cette expérience tournera court aux Etats-Unis (1991 – 1993), du fait des malentendus avec la tutelle. Et c’est de là-bas, contestant la décision en cours de sa mutation en Angola, qu’il décidera d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 1993. D’abord raillée en chœur par les responsables politiques Ogivins et l’entourage politique d’Omar Bongo, puis tenue en grande considération par ce dernier – d’où la fameuse rencontre de Bruxelles, pour laquelle Simon Ntoutoume Emane m’avait dit récemment avoir joué un rôle discret mais décisif –, la candidature d’Alexandre Sambat trouvera pourtant sa juste place au milieu du tableau final des résultats contestés de l’élection présidentielle, avec 9 172 voix (soit 2,24%), devançant des figures pourtant connues de l’opposition : Didjob Divung Diding (2,19%), Leon Mbou Yembi (1,86%) ; Marc Saturnin Nang Nguema (0,86%), Simon Oyono Aba’a (0,84%), etc.

La crise postélectorale et les négociations qui eurent lieu du 5 au 27 septembre 1994 à Paris pour tenter d’en sortir, lui donneront l’occasion de jouer un rôle déterminant, notamment d’assurer la coprésidence, pour le compte de l’opposition, de la Commission III, en charge de réfléchir sur la structure du Gouvernement et le programme intérimaire. A la suite des « Accords de Paris », il sera parmi les six (6) membres de l’opposition à intégrer le Gouvernement de la démocratie qui en comptait 27, formé le 30 octobre 1994 et dirigé par un homme de grande valeur, Dr Paulin Obame Nguema, dont la pondération et la discrétion étaient des atouts pour contribuer efficacement au retour à la concorde civile. Alexandre Sambat héritera d’abord d’un grand ministère, en charge de la Communication, la Culture, les Arts, l’Education populaire et les Droits de l’homme, avant d’être muté à la Fonction publique (1996), puis au Sport et la Jeunesse (1997-1998).

Il profitera de ce retour en grâce aux Affaires pour structurer son groupe en parti politique : le Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP), créé le 29 janvier 1995. A la faveur des élections législatives, locales, puis sénatoriales qui seront organisées au terme de la période de transition, ce parti obtiendra deux élus nationaux, précisément un député à Makokou (Alexandre Sambat) et un Sénateur à Mékambo (Raymond Iboutha-Walla), vingt-deux élus locaux, dans l’Ogooué Ivindo (18) et la Nyanga (4). Cette époque est aujourd’hui bien lointaine, puisque le RDP n’a plus que trois élus dans l’actuel Conseil municipal de Makokou.

Un citoyen du monde, une étoile ogivine

Il avait logiquement espéré que cette position institutionnelle retrouvée allait l’aider à reconquérir la place de locomotive, de leader politique de la province de l’Ogooué Ivindo, naguère occupée pendant une dizaine d’années sous le parti unique. Mais le paysage avait considérablement changé, éclaté entre trois forces politiques principales : le Parti Démocratique Gabonais (PDG), majoritaire, le Morena des bucherons (devenu Rassemblement pour le Gabon – RPG) et le RDP dont il était le président. Aussi les initiatives qu’il prenait pour la province et les projets qu’il portait étaient-ils plus ou moins combattus par les responsables et cadres Ogivins du PDG. C’est notamment le cas du projet avorté d’organiser des Journées de réflexion sur les problèmes de l’Ogooué-Ivindo, ou bien du soutien requis à l’équipe des « Aigles de Belinga » engagée, à son initiative, dans le championnat national de football. C’est assurément un homme désabusé qui, en 1998, eut ce mot de réconfort à l’endroit de l’un des dirigeants de ce club, Oumar Mamadou, objet de critiques acerbes et accusations mensongères à propos de la gestion dudit club : « Dans notre province de l’Ogooué Ivindo, lui expliqua-t-il, pour construire vous serez seul, mais pour détruire, très nombreux ».

Pourtant, depuis sa mort il y a 25 ans, la présence d’Alexandre Sambat dans la mémoire collective des Ogivins est encore bien vivante, occupant incontestablement une place de choix dans le cœur des gens ordinaires, et dans la toponymie urbaine de Makokou. Outre le mausolée qui trône à la Place des fêtes, le Lycée d’Etat et le Stade municipal de football ont été baptisés de son nom, en attendant demain – quand viendra le temps de l’adressage –, l’une des principales rues de la capitale provinciale. Nombreux sont ceux qui, ici et là, considèrent, plus à raison qu’à tort, que son leadership naturel le portait à rassembler par-delà les communautés, et qu’il avait su capitaliser, à sa manière, la quête de reconnaissance collective des populations ogivines dans la pyramide gabonaise du sentiment de valeur. Est notamment citée en illustration, sa candidature courageuse à l’élection présidentielle historique de 1993, la toute première après la longue parenthèse du parti unique (1968 – 1990) ; même si, avec 5 167 voix, soit 25,03%, les électeurs de l’Ogooué-Ivindo lui avaient majoritairement préféré Omar Bongo (7 442 voix, soit 36,05%), et Paul Mba Abessole (6 144 voix, soit 29,76%).

Pour ma part, Alexandre Sambat compte parmi mes étoiles ogivines, ces figures dont l’exercice d’une profession et/ou la pratique d’un art ont contribué significativement à les hisser dans l’une des constellations du système solaire qu’est la vie publique gabonaise, et ont donc permis à chacune de briller. Je pense notamment au romancier Robert Zotoumbat, une étoile polaire, au musicien André Pépé Nze, au militaire étoilé Raphaël Mamiaka et au diplomate chevronné Emmanuel Issozè-Ngondet. La trajectoire de chacun a le plus suscité chez moi l’admiration philosophique, c’est-à-dire privée de l’écueil fondamental de l’excès, donc se faisant « fille du savoir », selon le joli mot de Joseph Joubert (Pensées, essais, maximes, [1842], réed. Hachette Livres/BNF, 2016). Raison pour laquelle j’avais requis, il y a quelques années, de lui consacrer une biographie philosophique, à paraître à la fin de l’année prochaine sous le titre : Alexandre Sambat. Culture, sport et politique.

Pr Flavien ENONGOUÉ, Maître de Conférence en Philosophie politique (UOB). Président de Terre d’espérance Groupe de réflexion sur la politique, le social et la culture.

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