Journée mondiale du Reggae : un héritage musical en péril au Gabon ?

Le 1er juillet, le monde célèbre la Journée internationale du reggae, une date symbolique marquant l’anniversaire de la création de ce genre musical, attribuée à la chanson « Do The Reggay » de Toots and the Maytals en 1968. Au Gabon, le reggae a trouvé un écho particulier, porté par des artistes pionniers qui ont marqué l’histoire musicale du pays avant un relâchement injustifié.
Né à Kingston, en Jamaïque, dans un contexte de résistance contre l’impérialisme et les inégalités, le reggae s’est imposé comme une voix de liberté et d’unité, portée par des figures emblématiques comme Bob Marley, Peter Tosh ou encore Jah Cure. Ce style, ancré dans le rastafarisme, prône la paix, la spiritualité et la lutte contre les injustices, tout en transcendant les barrières raciales et culturelles.
Le reggae Gabonais à la croisée des chemins !
Si des figures comme Didier Dekokaye, Lucas Jah, B-Good Le Rasta, Sultan Marajah, Jah No, Paul « Dread Pol », Ar’C’Nal E Pop, Bubal Bu Kombil et Ova Kila Wise ont incarné cet esprit de résistance et de conscience sociale, la suite a été moins prolifique pour faire vivre la discipline. Leurs chansons, souvent teintées de messages sur l’unité africaine et la justice, ont résonné dans les quartiers de Libreville et au-delà.
Cependant, la disparition progressive de ces monuments, que ce soit par le temps ou, plus tragiquement, comme dans le cas de la valeur montante Lassback, emportée prématurément par une maladie, met en lumière une question cruciale. Qui sont les héritiers du reggae gabonais ? Malgré ce riche héritage, la scène reggae au Gabon semble fragilisée. Les nouvelles générations peinent à reprendre le flambeau.
L’intérêt de se reprendre en mains chers Reggaemen !
Les artistes Reggae sont confrontés à des défis comme le manque de structures de promotion, l’influence croissante d’autres genres musicaux comme le hip-hop ou la Tcham, et un muselement des voix discordantes par la politique. Pourtant, l’esprit du reggae, avec ses valeurs d’espoir et de résilience, reste pertinent dans un pays marqué par des enjeux sociaux et économiques.
Quelques artistes émergents tentent de perpétuer cette flamme, s’inspirant des icônes jamaïcaines comme Bob Marley ou des figures africaines comme Tiken Jah Fakoly. Des initiatives, comme des concerts locaux ou des hommages aux anciens, pourraient raviver l’intérêt pour ce genre. Cette Journée internationale du reggae est une opportunité pour le Gabon de célébrer ses pionniers et d’encourager une nouvelle vague d’artistes à porter cet héritage.
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