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Indépendance an 62: le discours à la Nation d’Ali Bongo

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Gabonaises, Gabonais, Mes très chers compatriotes, Il y a bien des années, mon père, feu le Président  Omar Bongo Ondimba, me raconta l’histoire d’un seigneur japonais. Au crépuscule de sa vie,  celui-ci fit venir trois de ses enfants. Il leur donna  à chacun une flèche et leur demanda de la briser. Ce qu’ils firent sans la moindre difficulté.  

Le vieil homme prit ensuite trois autres flèches, les attacha entre elles et demanda, tour à tour, à  chacun de ses trois fils de briser l’assemblage.  

Malgré leurs efforts, aucun des trois fils n’y  parvint. Leur père leur dit alors : « Si vous restez unis notre camp survivra, mais si vous vous désunissez alors il périra. » 

Cette histoire nous rappelle que « l’Union fait la  force ! »

En ce 17 août 2022, jour de fête au Gabon, où  nous célébrons le 62ème anniversaire de notre  Indépendance, cette histoire résonne en moi  comme au premier jour. Car l’Union est le  premier des trois termes de notre devise. C’est  d’elle que nous puisons, collectivement notre  force. Elle est l’antidote au poison de la division ;  qu’elle soit ethnique, religieuse ou politique.  Gardons toujours à l’esprit que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous divise.  

Si nous restons unis, que nous regardons dans la  même direction, alors rien ne nous sera  impossible. 

Pour nous développer en tant que pays,  prospérer en tant que Nation, nous avons besoin  de tout le monde. 

Gabonaises, Gabonais,  

Mes très chers compatriotes,  

« Le politicien suit le peuple. Mais le peuple suit l’homme  d’Etat ». En tant que chef de l’Etat, garant de  l’Unité de la Nation, il m’appartient de montrer 

la direction à suivre. De faire en sorte que nos  concitoyens, tous nos concitoyens, suivent ce  chemin et que personne, je dis bien personne, ne  soit laissé de côté.  

Pour parvenir à faire du Gabon un pays  harmonieusement développé, où les besoins de  base sont satisfaits et l’avenir de nos enfants  garanti, il y a différentes étapes à franchir.  

La première, et la plus importante à mes yeux, de  ces étapes est celle de l’emploi. L’emploi, c’est la  clé de voûte de mon projet, mon absolue priorité. Car tout le reste, ou presque, en découle. En ce  domaine, mon objectif n’a pas varié : je vise le  plein emploi. Malgré les difficultés, je sais que  nous y parviendrons. Pour cela, je ne ménagerai  aucun effort. Car l’avenir de nos jeunes, et du  pays tout entier, en dépend.  

Notre système de formation a d’ores et déjà été  réformé dans le but de mieux former nos jeunes  par rapport aux métiers, aux emplois disponibles  dans notre pays. J’ai également demandé au  Gouvernement de réfléchir à un dispositif qui  permettra aux Gabonaises et Gabonais méritants  et volontaires, de devenir indépendants

financièrement et de s’épanouir pleinement. Ce  dispositif n’a rien de cosmétique. Il n’a pas  vocation à créer quelques dizaines, voire  quelques centaines d’emplois. Il a pour ambition 

de créer plus de 100 000 auto-entrepreneurs ! Il  est grand temps, en effet, de changer de braquet  et de passer à la vitesse supérieure. 

La seconde étape-clé est l’éducation. Pour  atteindre nos objectifs en matière d’emploi,  l’éducation a un rôle clé à jouer. En ce domaine  aussi, nous ne tarissons pas d’efforts.  Conséquence de la réforme de l’enseignement  professionnel et technique que je viens  d’évoquer, deux des trois centres de formation,  celui de Nkok et celui de Mvengue, sont  désormais actifs. Quant au troisième, celui de  Ntchengue, il va prochainement entrer en  fonction. En parallèle, la construction de  nouvelles écoles se poursuit. Dès la rentrée  prochaine, ce sont environ 10.000 nouvelles  places au primaire et au secondaire qui seront  disponibles dans le pays. Cet effort, non  seulement il sera poursuivi mais il sera intensifié pour qu’à la rentrée 2023, 20.000 places  supplémentaires soient créées pour nos enfants. 

A ce sujet, je vous annonce que, afin  d’accompagner les familles dans une préparation sereine de la rentrée, l’allocation de rentrée  scolaire sera versée aux parents d’ici la fin du  mois d’août. A cette première mesure, j’en ajoute  une seconde : le retour du transport scolaire 

gratuit dans les prochaines semaines. 

Tout cela, je le fais pour vous soulager, soulager  les familles. Mais permettez-moi de rappeler que  si l’instruction est largement l’affaire de l’école,  l’éducation est l’affaire de tous, à commencer par  les familles. Être parent, c’est une grande  responsabilité. J’en sais quelque chose. Nos  enfants sont ce que nous avons de plus précieux.  C’est pourquoi nous devons les protéger face aux  dangers, dans le monde réel, comme dans le  monde virtuel. Je fais référence ici aux réseaux  sociaux qui, entre autres dérives, ont aggravé le  phénomène de harcèlement. Face à ces dangers,  l’Etat prend ses responsabilités. Mais il revient également aux familles de prendre les leurs. 

Mes chers compatriotes,

La santé, comme l’emploi et l’éducation, est  également une priorité. La Covid-19, qui n’a pas  disparu, a montré notre grande capacité à nous  organiser en ce domaine. Cet élan est aujourd’hui 

poursuivi et amplifié. La réforme de l’Office  Pharmaceutique National a été menée avec  succès. Elle a permis de rendre disponibles une  quantité de médicaments en tout point du pays.  

Cette année, 23 structures sanitaires et sociales  ont bénéficié de travaux d’extension et de  modernisation. Au cours de la prochaine année,  nous injecterons plus de 6 milliards 300 millions  de francs CFA afin qu’une trentaine de centres de  santé, outil privilégié de la médecine de  proximité, soient rénovés et modernisés, permettant ainsi d’améliorer la couverture  médicale dans tout le pays. 

Enfin, la Caisse nationale d’assurance maladie et  de garantie sociale (CNAMGS), tout comme la  Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), deux  piliers de notre système social, font actuellement 

l’objet d’une restructuration afin de garantir leur  solidité, leur viabilité et leur pérennité. 

L’objectif à terme, une fois cette consolidation achevée, est d’étendre et d’améliorer votre  couverture sociale. 

Au-delà de l’emploi, de l’éducation et de la santé, vous avez, je le sais, mes chers compatriotes, bien  d’autres préoccupations. La vie chère en fait  partie. En ce domaine également, nous n’avons  pas ménagé nos efforts. Ces derniers mois, face à  une inflation galopante au niveau mondial, une  série de mesures ont été prises au Gabon afin de  freiner la hausse des prix et réduire le coût de la  vie. Pour vous soutenir, l’Etat a injecté plus de 83  milliards de francs CFA. Les subventions à la  pompe ont permis de maintenir le prix du litre de  gasoil à 585 francs et celui du litre d’essence à 605 francs. Si nous avions laissé faire, ceux-ci  auraient probablement grimpé au-delà de 1.000  Francs CFA. 

Parallèlement, sur toute autre série de produits de  première nécessité, l’Etat a injecté des milliards 

de francs CFA additionnels afin que les prix  demeurent bloqués et que plusieurs produits de  grande consommation demeurent abordables  pour tous. Tel est le cas du pain, du riz ou encore  de la bouteille de gaz.  

Face à certaines dérives, j’ai instruit que le  contrôle des prix soit fortement renforcé afin que  les efforts consentis par l’Etat vous bénéficient  pleinement et ne profitent pas à quelques  spéculateurs. 

Passée cette étape dans laquelle il a fallu  intervenir en urgence, j’ai demandé au  Gouvernement d’amplifier son effort pour lutter contre la vie chère mais en ciblant davantage  notre soutien de sorte que ceux qui en ont le plus besoin en bénéficient davantage. Un exemple. Jusqu’à présent, la subvention sur l’essence  bénéficie autant à un directeur d’administration ou à un patron de grande entreprise qui conduit  une grosse cylindrée qu’à un père de famille plus  modeste. Ce n’est pas équitable. C’est pourquoi  je ferai en sorte que plus de justice sociale soit  injectée dans le système.

Dans le même esprit et pour continuer d’aider les  ménages les plus modestes, j’ai décidé, malgré la  fin des mesures liées à la pandémie de covid-19, que le transport gratuit sera renouvelé et même  renforcé dans l’année qui vient. Pour les  Gabonais les moins favorisés, cela représente une  économie non-négligeable, et donc un gain de  pouvoir d’achat important.  

Gabonaises, Gabonais, 

Vous déplacer figure aussi parmi vos grandes  préoccupations du moment. Mais comment le  faire quand certaines routes sont délabrées ? C’est pourquoi nous avons lancé un vaste  programme de réhabilitation des voies, en  particulier dans le Grand Libreville. Cette année,  ce sont plus de 20 km de routes qui ont été  réhabilités. D’ici août 2023, une enveloppe de  plus de 50 milliards permettra la réalisation de  nouveaux tronçons aussi bien dans le Grand  Libreville que dans les agglomérations de  l’intérieur du pays. C’est aussi à ce moment-là, 

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conformément au calendrier qui a été arrêté, que  la voie de contournement de l’aéroport de  Libreville, ainsi que la Transgabonaise, l’une des plus grandes infrastructures routières d’Afrique,  seront livrées. 

L’eau et l’électricité sont aussi des éléments  indispensables à la vie quotidienne. Les chantiers  d’amélioration de la desserte en eau et en  électricité se sont multipliés, à Libreville comme  ailleurs dans le pays. Sur le volet eau, depuis mars  2021, plus de 120 kilomètres de canalisations ont  été rénovés et 200 kilomètres sont encore à venir  afin d’améliorer la vie de plus de 300 mille de nos  concitoyens dans le Grand Libreville.  

Sur le volet électricité en 2021, des travaux  d’extension, de réhabilitation et de raccordement au réseau ont été livrés dans sept des neuf  provinces du pays. Au moment où je vous parle,  d’autres chantiers sont en cours dans toutes les  provinces afin d’améliorer significativement la  desserte en eau et en électricité.

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Sachez, mes chers compatriotes, que je n’ignore  rien de vos conditions de vie, de vos  préoccupations, de vos difficultés. Ce sont elles  qui guident mon action. C’est en elles que je puise  ma motivation pour, chaque jour redoubler d’effort à la tâche.  

Mais, et je vous le dis en toute franchise, tous ces  efforts seront vains tant que nous n’aurons pas  éradiqué ce fléau, cette gangrène, ce cancer que  constitue la corruption dans notre société.  

La corruption entrave le développement de notre  pays. Elle mine la cohésion de notre société. Elle  annihile toute idée d’exemplarité sans laquelle il  n’y a de véritable autorité.  

C’est pourquoi je suis déterminé à lutter avec la  plus grande fermeté contre ce Mal absolu. Un  mal qui gangrène l’ensemble de la société, du bas  jusqu’au sommet comme l’a montré l’actualité  judiciaire la plus récente. Elle n’épargne pas ceux  qui ont un devoir renforcé d’exemplarité. Je veux  parler de nos forces de l’ordre, singulièrement de  nos policiers. Je n’ignore rien de certaines 

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pratiques intolérables qui ont cours dans les rues de la capitale et dans les grandes villes du pays. A ce sujet, j’ai à nouveau donné il y a quelques jours  des consignes d’extrême fermeté. Pour que les  quelques brebis galeuses soient sanctionnées et séparées du reste du troupeau. L’attitude  inacceptable et condamnable de quelques-uns ne  saurait jeter l’opprobre sur la grande majorité.  Vis-à-vis de ceux qui enfreignent la loi, qui  foulent au pied la déontologie professionnelle, il  faut être d’une extrême sévérité. Je veillerai à ce  que ce soit le cas.  

Car nos policiers, et nos forces de l’ordre d’une  manière générale, doivent se concentrer sur leur  mission. Une mission impérieuse : assurer notre sécurité. La sécurité est la première des libertés.  Sans elle, les autres ne peuvent exister. Face à  l’insécurité grandissante dans certains quartiers 

de la capitale et des grandes localités du pays, j’ai  également instruit le gouvernement de faire  preuve d’une extrême rigueur. Police et Justice doivent travailler main dans la main, et d’une  main de fer, pour mettre les délinquants et les 

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criminels hors d’état de nuire. Ce point également, je le suis personnellement de près. 

De même que nos efforts seront vains si nous ne  luttons pas collectivement contre la corruption,  ils seront vains pour développer notre pays si  chacun n’y prend pas sa part. Le Gabon est notre  « bien commun ». Et le bien commun, c’est  l’affaire partagée de l’Etat et de la population. 

Nous devons donc veiller, chacun, à le préserver.  L’Etat fait sa part. Je fais ma part du travail.  Chacun d’entre vous doit faire la sienne.  Comment ? Par exemple, en faisant preuve de  civisme ; en respectant les règles de vie  commune. Ce sont les petits gestes du quotidien  qui permettent d’obtenir de grands résultats. Il  n’y a pas d’un côté l’Etat, de l’autre la population.  Nous sommes tous dans le même bateau ; et  nous naviguons dans la même direction. 

Gabonaises, Gabonais, 

Mes très chers compatriotes, 

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Il nous reste encore tellement à faire, tellement à  accomplir. Pour créer des emplois de qualité en  nombre suffisant, améliorer notre système  d’éducation et de santé ou l’état de nos routes,  réduire les coupures d’eau et d’électricité, lutter  contre la vie chère et la corruption, assurer la  sécurité partout au Gabon.  

Mais dans le même temps je ressens une certaine  fierté. Cette fierté, je la tire du travail accompli.  Car en l’espace de treize ans, notre pays a  énormément progressé. Il est, à bien des égards,  perçu comme un modèle partout en Afrique.  Ailleurs dans le monde, il est considéré comme  un partenaire fiable et influent sur lequel la  communauté internationale peut compter. C’est  le cas en particulier en matière de lutte contre le  réchauffement climatique et la préservation de  l’environnement, mais aussi d’égalité homme femme ou de contribution à la paix et à la stabilité du monde comme en témoigne le siège que nous 

occupons actuellement au Conseil de sécurité de  l’ONU. 

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Mais si je suis fier du travail accompli, jamais je  ne m’en satisferai, jamais, je ne m’en contenterai.  Car pour mon pays, pour le Gabon, il n’y a  aucune limite à mes ambitions. Il faut dire que  nous, les Gabonais, aimons « rêver grand ». Nous  avons de grandes ambitions, de grandes aspirations. Peut-être sont-elles parfois trop  élevées ? Je dois à la vérité de dire que mon  propre gouvernement a, par le passé, fait des  promesses que nous n’avons pas toujours été en  mesure de tenir. Des projets ont été commencés et jamais terminés. Fait qui ne se produira plus. 

Mais l’ambition, ne l’oublions jamais, est un  moteur pour l’action. Que dirait-on si je  manquais d’ambition pour le Gabon ! Et, pour  citer un écrivain célèbre, « il faut toujours viser la  lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. » 

C’est pourquoi, mes chers compatriotes, je  continuerai dans les mois et années à venir à  nourrir des ambitions, de grandes ambitions,  pour le Gabon. En faisant preuve de  pragmatisme, mais aussi d’abnégation. Car, pour 

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être réellement efficace, une action doit être  inscrite dans la durée. 

Je continuerai donc à me tenir à vos côtés, en  particulier aux côtés des plus défavorisés, de ceux  qui souffrent. Jamais je ne vous abandonnerai. 

Bonne fête de l’Indépendance à toutes et à tous.  Que Dieu vous garde. 

Que Dieu garde notre Pays. 

Je vous remercie.

Gabon Media Time

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Un commentaire

  1. Un bilan fait et des perspectives déclinées, le Chef de l’Etat à tout dit. Rêver grand, rêver pour son pays , M. Le Président vous avez le droit de rêver grand pour notre pays, vos projets sont.ambitieux. La baie des rois se fera n’en déplaise , le temps vous donnera raison, un père montre la voie. J’ai pris le temps d’analyser l’impact économique que la route tchibanga mayumba pourrait avoir sur notre économie, j’ai pris le temps de rêver sur le pont port gentil Ombouee , en terminant ces projets nous pourrions atteindre le plein emploi, créer des emplois de qualités. La decision de transformer les grumes , aujourd’hui plusieurs pays veulent nous imiter , M. Le President bous devons forcer nos partenaires d’Olam , Arise et autres a créer plus d’emploi de qualité, nos jeunes souffrent de ses emplois sous payes. Je crois que nous avons de belles perspectives, l’avenir n’est pas sombre au contraire nous avons des raisons d’espérer. M.le Président c’est vrai la corruption est un problème dans notre pays, c’est le mal de notre pays , c’est la menace de tout développement, mais ce n’est pas qu’à la police , c’est au trésor public, c’est dans nos ministères, nos écoles, nos universités, nos palais de justice… il peut traduire un mal être de nos agents, plusieurs causes peuvent peut être l’expliquer, il faut regarder et après sévir. Nous les gabonais avons besoin de discipline et de fermeté. En 13 ans il n y a pas eu que des échecs mais aussi des réalisations, des projets que nous devons pour la plupart achever M. Le Président , je crois que vous réussirez.

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