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Gabon: urgence ou maladie, face à l’absence de laissez-passer, la population en danger

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Près de 18 mois après la détection du cas zéro de la pandémie de covid-19 au Gabon, les mesures sécuritaires et sanitaires sont toujours en vigueur. Parmi elles, le couvre-feu qui désormais dicte les allées et venues des populations mettant au passage, quelques fois, en danger la vie de certaines d’entre elles. Il faut dire qu’entre absence de laissez-passer pour les uns et de carte de vaccination pour les autres, la circulation après les heures de couvre-feu, même en cas d’urgence est un véritable casse-tête. 

En déclarant l’état d’urgence sanitaire il y a un peu plus d’un an, « sous fond d’efforts et de sacrifice collectif » comme le soulignait encore récemment le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba lors de son discours à la Nation, à l’occasion des 61 ans de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale, le gouvernement n’a semble-t-il pas pris la mesure des véritables urgences des populations. Et pour cause, de nombreux cas de détresse et autres cris d’alarme ont été recensés ces dernières semaines, notamment dans le cas des personnes ne disposant pas de laissez-passer.

En effet, à l’image d’une des ambulances du Samu social qui avait été bloquée par des agents des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions il y a huit mois, de nombreux Gabonais vivent la même difficulté. C’est le cas de ce compatriote qui a requis l’anonymat, qui, pour emmener urgement sa compagne se plaignant « de douleurs atroces » dans un centre médical du grand Libreville,  « a dû faire appel à son beau-frère agent de forces de l’ordre possédant un laissez-passer ». Alors que le ministre de l’Intérieur avait garanti la mise en place d’un mécanisme de laissez-passer pour ces cas d’urgences inopinées.  

Une autre dénonciation nous est parvenue de la part d’une jeune compatriote enceinte et en travail a indiqué « avoir été obligée d’attendre 5h30 du matin pour se rendre à l’hôpital ». Similaires, corrélées les unes aux autres et reflétant la même difficulté : celle de la capacité de pouvoir se déplacer pour une urgence pendant les heures du couvre-feu sans être inquiétée des tracasseries des agents des forces de sécurité et de défense et de l’absence de transport en commun entre 21 heures et 5 heures du matin. Une situation que plusieurs Gabonais vivent comme un calvaire et qui, plutôt que de les protéger, les expose au danger pouvant aller jusqu’à la perte d’une vie. Des réalités que vivent une masse silencieuse qui ne devraient laisser les autorités compétentes sans réaction. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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