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Gabon: Setrag et l’insoluble multiplication des déraillements sur la voie ferrée

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C’est assurément la mode à la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag). Et pour cause, comme il y a tout juste un mois un train de ladite compagnie de transport ferroviaire a enregistré un énième déraillement ce jeudi 22 juillet 2021 aux environs de 11 heures 30 minutes aux alentours des gares de Mbel et Oyan, dans la province du Moyen-Ogooué.

C’est à 11 heures et 34 minutes que le trafic a été interrompu sur le réseau ferroviaire gabonais exploité par la Setrag. Une rupture du trafic consécutive à un énième incident qui a cette fois-ci eu lieu, entre les gares de Mbel et d’Oyan dans la province du Moyen-Ogooué (au centre du Gabon). Il s’agit du déraillement du train marchandise n°2101. Pour l’heure, en dehors d’un communiqué diffusé sur sa page Facebook, la Société d’exploitation du Transgabonais, filiale du géant français Eramet reste dans son omerta habituel sur l’origine de cet accident.

La Setrag s’étant contentée d’indiquer dans ledit communiqué qu’« une équipe pluridisciplinaire est déployée sur les lieux du déraillement pour organiser une intervention dans les meilleurs délais ». Pourtant, ces incidents sont loin d’être sans conséquence pour la clientèle, souvent laissée pour compte dans la stratégie commerciale de l’entreprise. Cette dernière se questionne d’ailleurs sur le peu d’investissement consenti dans la réfection de la voie ferrée quand la société publie un chiffre d’affaires qui avoisine les 100 milliards de FCFA sur l’année 2020.

Des questionnements qui tournent également autour de la mise en œuvre du Plan de Remise à niveau (PRN) initié et financé depuis 2016 qui était censé résoudre cette épineuse question des déraillements et offrir un service fiable et sécurisé aux usagers, qu’il s’agisse du transport de personnes ou de celui des marchandises. A contrario, retards, reports de voyage, dégâts matériels et préjudices moraux continuent de remplir le tableau des récriminations faites à cet opérateur économique exploitant ce service public stratégique. 

Depuis le début de l’année 2021, ce sont 4 déraillements qui ont été signalés sans que ni Setrag, ni le régulateur, l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) ne s’expliquent de façon pertinente sur les causes et que les victimes directes et indirectes ne soient dédommagées. Cet énième accident qui s’expliquerait par la vétusté des installations dont le financement est censé avoir été débloqué pour le traitement des zones accidentogènes dites « instables » devrait interpeller les pouvoirs publics, notamment l’Agence nationale d’investigations financières (ANIF), la Cour des comptes ou encore l’Agence nationale d’Audit et vérification (ANAVEA) sur  l’exécution de ses travaux dont le terme est prévu pour 2024. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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