Gabon : les animateurs et maîtres de cérémonie s’organisent pour sortir de l’informel

La Coordination des animateurs et maîtres de cérémonie du Gabon (CAMCG) a officiellement lancé ses activités le 2 juillet 2025 à Libreville. Un acte fondateur qui ambitionne de structurer et professionnaliser un secteur culturel encore trop souvent relégué à la marge, en misant sur la rigueur, la formation et la reconnaissance institutionnelle.

Dans une salle comble du 1er arrondissement de Libreville, la CAMCG, dirigée par Carl Rogers, a fait sa rentrée solennelle. Plus qu’un simple lancement, il s’agissait d’un manifeste pour faire entendre la voix d’une profession essentielle, mais longtemps ignorée : celle des animateurs et maîtres de cérémonie, maillons clés de l’écosystème événementiel national.

Une vision portée par la refondation

« C’est le surgissement d’une conscience collective », a lancé Carl Rogers dans son discours inaugural. En s’inscrivant dans la dynamique de refondation prônée par le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la CAMCG affirme vouloir hisser ces métiers au rang de professions reconnues et respectées.

Aux côtés du président-fondateur, plusieurs figures de référence ont été associées à cette montée en puissance. Le président d’honneur, Régis Massimba, et les parrains – Dr Andrew Crépin Gwodog, Laetitia Ngalebicka (DG de Gabon 24), et Christian Mbina (DG de Luxury Green Resort) – symbolisent le sérieux et la transversalité de cette initiative. Pour le Dr Gwodog, « ces métiers sont nobles. Il faut les assumer avec dignité et compétence ».

De l’ambition et des actes

Dotée d’une feuille de route structurée, la CAMCG entend rapidement passer à l’action. Elle prévoit, dès les prochains mois, d’identifier les professionnels en activité, d’instaurer une charte de déontologie et de mettre en place des formations continues. Une première phase pilote sera lancée dans le Grand Libreville, avant une extension à l’échelle nationale.

À moyen terme, un registre des animateurs certifiés, des partenariats institutionnels, et la reconnaissance légale des statuts sociaux sont envisagés. À long terme, Carl Rogers vise la création d’une école nationale dédiée à ces métiers, ainsi qu’une représentation formelle dans les grands événements de l’État.

Une voix pour rassembler, informer et inspirer

« Nous sommes la voix, le visage, l’énergie et parfois la mémoire vivante des grands rendez-vous de la Nation », a rappelé Carl Rogers, insistant sur l’importance de l’éthique, de la culture générale et du professionnalisme. Le message est clair : il est temps que la société gabonaise reconnaisse ces artisans du verbe, souvent relégués dans l’ombre, mais essentiels à la cohésion culturelle et à la qualité de l’espace public.

En lançant la CAMCG, le secteur fait un pas décisif vers sa structuration, avec l’ambition de devenir une force de proposition, de construction et d’influence. Une dynamique saluée par les participants, et qui pourrait, à terme, contribuer à une meilleure valorisation des métiers de l’événementiel dans le pays.