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Gabon : le gouvernement favorable à la mise en œuvre d’une politique nataliste

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Le Gabon est l’un des pays les plus riches de l’Afrique centrale. D’ailleurs les dernières données du Fonds monétaire international (FMI) le démontrent, puisque le pays dispose du deuxième PIB le plus élevé de la CEMAC derrière le Cameroun. Pourtant à ce jour, l’Etat ne parvient toujours pas à mettre en place une véritable politique encourageant les naissances afin d’accroître la population, qui jusqu’à lors compte 2,3 millions d’habitants selon les données publiées par la Banque mondiale en 2023. Une situation qui nécessite que la sonnette d’alarme soit tirée, quand on sait l’importance pour le pays d’avoir une dimension nationale. 

L’accroissement de la population passe obligatoirement par la stimulation de la natalité, toute chose qui permettrait enfin au pays d’avoir cette dimension nationale qui lui fait cruellement défaut. Que dit l’État de notre pays et que propose-t-il pour encourager les naissances ? A première vue pas grand chose, étant donné que les mesures actuelles datent d’il y a plusieurs décennies et ne sont plus en phase avec les réalités actuelles. Résultat, bien que bon nombre de compatriotes soient animés d’un désir d’être parent, l’absence d’accompagnement de l’Etat dans les initiatives sociales reste un frein. 

Pas de soutien de l’Etat, les Gabonaises ne veulent pas accoucher 

En effet, aucune réelle politique nataliste depuis l’époque de feu Omar Bongo Ondimba n’a été mise en œuvre, bien que le Gabon mène une politique nataliste qui bannit la contraception. En interrogeant d’ailleurs les uns et les autres, un constat revient sans cesse est « on nous demande d’accoucher mais la vie est chère, y’a le chômage, l’aide de l’Etat ne se fait pas ressentir ». Des raisons somme toute, logiques, puisque l’épineux problème de la vie chère à ce jour n’a pas trouvé de solution pérenne, la flambée des prix de première consommation étrangle les ménages, le chômage est à la hausse et les différents montants dont bénéficient les Gabonais économiquement faibles et autres jeunes filles mères, restent insignifiants. 

La prime de naissance attribuée à la mère à l’occasion de chaque accouchement, servie en nature sous forme de layette, une seule fois, ne représente que 50 000 FCFA. L’allocation familiale ouverte aux personnes de nationalité gabonaise âgées d’au moins 16 ans s’élève à 5000 FCFA par enfant  et est versée par semestre. L’allocation de rentrée scolaire qui est fixée à 62500 FCFA est versée du 25 septembre au 25 décembre de chaque rentrée scolaire. Insignifiant! Pire encore, aucune ligne budgétaire n’est prévue pour le financement de la gratuité des accouchements en 2024.

Au regard des montants mis à disposition par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale pour venir en aide aux personnes dites économiquement faibles, on comprend clairement que l’Etat ne prévoit véritablement rien de concret pour favoriser l’augmentation de sa population. Quand bien même celle-ci permettrait à terme d’améliorer la densité de la population, créant au passage un véritable marché national capable d’absorber ces produits made in Gabon, qui seront créés à travers les différentes PME/PMI qui devraient émerger de la volonté politique actuelle. 

Des bribes d’une politique nataliste évoqués dans le Dialogue national 

Si au terme du Dialogue national inclusif, des recommandations ont été faites en ce sens, les autorités gabonaises gagneraient à s’inspirer du modèle français. La France côté social s’illustre parfaitement, puisqu’elle a su faire ses preuves en matière d’aide financière à la famille. C’est le cas notamment de la prime à la naissance dans le cadre de la Paje (Prestation d’accueil du jeune enfant) dont le montant versé au cours du 7ème mois de grossesse est de 1019,40 € soit 721338 FCFA, ou encore l’allocation de base dont le montant est de 184,81 € ou de 92,40 € par mois selon le revenu de la personne, pour ne citer que ceux là. 

Lutter contre la mortalité infantile c’est une très bonne chose, promouvoir l’allaitement maternelle l’est encore plus, mais soutenir les familles en mettant en place de vraies politiques natalistes serait la meilleure des choses pour donner la possibilité à plusieurs enfants de ne pas mourir de faim. Disons nous la vérité, 5000 FCFA par mois ne peut nourrir aucun enfant. Gageons que le gouvernement songerait réellement à prendre à bras-le-corps ce volet car même si cela n’a l’air de rien, c’est l’avenir de notre pays qui se joue.

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