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Gabon: entre nouvelle politique semencière et développement de la production, l’exécutif veut doper sa filière agroalimentaire

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Avec près de 500 milliards de FCFA d’importations en produits alimentaires en 2019 et 2020, le Gabon reste encore fortement dépendant de la production extérieure pour nourrir sa population. Fort de ce constat alarmant, le gouvernement par le canal du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Biendi Maganga Moussavou, entend poser les jalons d’une substitution des importations alimentaires, en misant notamment sur une augmentation des surfaces cultivées et un développement de la production des filières à fort potentiel.

En bonne place dans la stratégie de transformation économique, la question de la souveraineté alimentaire a été longuement débattue le 19 mai dernier au cours du lancement des travaux de mise en œuvre de la stratégie de substitution des importations alimentaires. Autour de Biendi Maganga Moussavou, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, et sa collègue de la promotion des investissements, Carmen Ndaot, les différentes parties prenantes ont donc évalué ces questions essentielles pour l’avenir du pays.

Il faut dire qu’avec près ou plus de 250 milliards de FCFA injectés chaque année en importation de produits alimentaires, il est plus qu’urgent d’agir pour inverser cette tendance. Dans ce contexte, le gouvernement à travers notamment sa nouvelle politique semencière et sa volonté de développer la production des filières volailles et piscicoles, entend opérationnaliser sa nouvelle stratégie agro industrielle dans le but de sécuriser l’approvisionnement en biens alimentaires des principaux centres urbains gabonais.

En adéquation avec la Task force sur la promotion des investissements privés conduite par Ghislain Moandza Mboma, directeur général de l’Anpi, et portée par l’ambition de réduire de 50% les importations agricoles à l’horizon 2025, cette nouvelle stratégie devrait notamment permettre d’atteindre une production de volailles (produit phare dans l’alimentation des ménages) de plus de 35 000 tonnes, tout en développant une véritable économie circulaire. 

Considérant les importations comme un « cancer qui empêche l’économie locale de se développer », le ministre de l’agriculture qui entend par ailleurs booster la filière thonière, confirme donc la volonté de l’exécutif de préparer « l’après pétrole ». Avec en ligne de mire, le développement des infrastructures agricoles, la formation des agriculteurs, ainsi que la mise en place d’un fonds dédié, ce projet qui sera exécuté dans six des neuf provinces du pays, pourrait rapporter un dividende chiffré à plus de 300 milliards de FCFA, soit bien plus que le niveau actuel d’importations alimentaires.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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