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Gabon : la presse privée interdite de couvrir les activités du président de transition ?

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S’il s’était dit épris de liberté de presse, l’entourage du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) semble aller à l’encontre de cet engagement pris à la face du monde par le président de transition, Brice Oligui Nguema. En effet, à l’heure où le pays ouvre une nouvelle page de son histoire, la presse privée semble encore sous l’ostracisation à la Jessye Ella Ekogha. Une situation des plus embarrassantes.

Entreprises vivant de la publicité, mais aussi de l’audimat, les médias privés, à l’instar de tout citoyen, s’attendaient à contribuer à l’écriture de cette transition historique. Seulement, le scénario actuel semble les placarder au rang de parias aux portes du Palais Rénovation. Cérémonie d’investiture, prestation de serment du gouvernement, autant d’événements cruciaux que seule la presse publique est désormais autorisée à couvrir. 

Oligui Nguema appelé à reconsidérer la presse dans son entièreté 

À la lecture des faits, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) semble avoir fait le choix d’accorder le monopole de la couverture médiatique aux chaînes télévisées publiques. Pourtant, ni le lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi, encore moins le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, n’ignorent la pluridisciplinarité de la presse. Ce qui implique une prise en compte de toutes ses composantes, à savoir, la presse écrite, audiovisuelle, audio et en ligne

Dernier fait en date, la mise à l’écart des médias privés lors de la visite du président de la transition au mausolée du père de la nation Léon Mba par les militaires. Pour justifier leur acte très contesté par les journalistes sur place, ces derniers ont révélé que les ordres émanaient de leur hiérarchie. Toute chose qui confirme les bruits de couloirs qui prétendaient jusqu’à présent qu’Oligui Nguema ne composerait qu’avec la presse d’État. Sapristi !    

Nour TV, le privilégié de la presse privée      

Chaîne de télévision à connotation religieuse, à savoir islamique, Nour TV dont le promoteur ne serait nul autre que Seydou Kane, peut se targuer d’avoir des bras assez longs pour être régulièrement conviée à la table des rois, et ce, alors que ses confrères de la presse privée semblent pour l’instant être des persona non grata. Un deux poids deux mesures qui rappelle les belles heures de la toute puissance de Jessye Ella Ekogha qui faisait la part belle aux « médias édités au palais » dont il était le patron occulte.


Ainsi donc, pour asseoir la crédibilité qui lui est présumée, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema gagnerait d’ores et déjà à inverser la vapeur. Cela passe inéluctablement par l’octroi d’accréditations à tous les médias, sans distinction aucune. Une démarche qui éviterait des fake news et des interprétations tous azimuts, car les journalistes auront de la matière à moudre. Une réaction du CTRI est vivement souhaitée. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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