Sport : la formation encore loin d’être une priorité !
La formation sportive revêt une importance considérable au Gabon pour plusieurs raisons. Une jeunesse qui représente plus de 70% de la population, l’entraînement sportif favorise l’activité physique et la forme physique chez les individus, le développement des talents, le développement d’un sentiment de fierté et d’identité nationale à travers nos champions, des avantages économiques et sociaux. Bref, la formation sportive n’a pour ainsi dire, que des avantages. Pourtant au Gabon, ce volet semble n’intéresser personne et encore moins l’actuel ministre des Sports.
Dans l’optique d’aider les clubs de football formateurs à bénéficier des montants astronomiques des transferts, la Fédération internationale de football (FIFA) a mis en place, il y a quelques années, l’indemnité de formation. Inscrite à l’article 20 du Règlement sur le Statut et Transfert du Joueur (RSTJ) de la FIFA, cette indemnité témoigne de l’importance accordée par l’instance faîtière du sport roi, à la formation des jeunes. Un signe fort à l’endroit de ces fédérations affiliées dont celle du Gabon, et qui renvoie à la nécessité pour les pouvoirs publics d’œuvrer à la mise en œuvre d’une véritable politique sportive.
En effet, outre la santé et la forme physique que l’entraînement sportif favorise chez les individus de tous âges, étant entendu que la participation régulière à un entraînement sportif contribue à lutter contre la sédentarité et à réduire le risque d’obésité, de maladies cardiovasculaires et d’autres problèmes de santé liés au mode de vie, la pratique du sport peut offrir des débouchés concrets. Le développement des talents qui pourrait en découler grâce à des programmes de formation sportive offrant des opportunités d’identification chez les jeunes athlètes, permettrait à des familles de sortir de la précarité.
Les cas Sadio Mané et Gorgui Dieng au Sénégal
Au Sénégal par exemple, pays ami et frère du Gabon, la formation n’a jamais été aussi présente. Résultat, outre le fait d’avoir glané les trophées dans toutes les catégories de footballeurs il y a deux ans, les retombées économiques et sociales liées à la pratique du sport de haut niveau sont palpables. Sadio Mané, footballeur et capitaine des Lions de la Teranga par exemple, a largement contribué au rayonnement de Bambali, sa région natale, tout comme l’ancien basketteur NBA, Gordui Dieng, qui a investi 4 milliards FCFA pour la construction d’un hôpital également dans sa ville natale. Et des exemples de ce type en Afrique sont légion avec pour point commun, la formation, qui développe ce sentiment d’appartenance et cette volonté de « Giving Back ».
Le tourisme sportif
Ces exemples soulignent une chose, en investissant dans des initiatives de formation de base et des programmes d’identification des talents, le Gabon peut identifier et former des athlètes prometteurs dès leur plus jeune âge, les aidant ainsi à atteindre leur plein potentiel dans leurs sports respectifs. Une initiative qui profiterait non seulement aux athlètes eux-mêmes, mais contribuerait également au développement global du sport et de l’économie dans le pays, favorisant au passage ce sentiment de fierté et d’identité nationale. Offrant des avantages économiques certains, capables de développer le segment tourisme sportif grâce aux compétitions et événements internationaux, la formation sportive peut donc aisément être placée au cœur de la stratégie nationale de développement.
Gageons que le gouvernement, en panne d’inspiration et préférant oeuvrer pour une nationalisation tous azimuts de notre économie, et notamment le ministre de la culture, de la jeunesse et des sports, André Jacques Augand, se penche sur cette question, à l’heure où le pays se cherche des débouchés en matière d’emploi. En résumé, la formation sportive est cruciale pour promouvoir la santé et la forme physique, le développement des talents, la fierté nationale, la croissance économique et le développement social au Gabon. En investissant dans les programmes et les infrastructures de formation sportive, le Gabon peut exploiter le pouvoir du sport pour atteindre divers objectifs sociaux, économiques et de développement.
