Port-Gentil : 2 enseignants en garde-à-vue pour « viol sur une élève mineure »

Ce serait à la faveur d’une tournée dans les établissements secondaires le 12 février dernier que le Tribunal pour enfants va mettre la main sur un réseau d’enseignants pédophiles au Collège Bac Aviation à Port-Gentil. Dans une des dénonciations, une élève âgée de 17 ans va révéler avoir été violée par un de ses enseignants et ce, avec la complicité d’un autre de ses enseignants. Faisant diligence à cette plainte, le parquet va ordonner l’interpellation des mis en cause. 

Que se passe-t-il à Port-Gentil précisément au Collège d’enseignement secondaire (CES) de Bac Aviation ? C’est la question qui taraude les esprits dans la ville du pétrole où les apprenants ont assisté à l’interpellation de deux de leurs enseignants la semaine écoulée. Sapristi ! Désireuse de s’enquérir de la situation, la rédaction de Gabon Media Time (GMT) a initié une enquête journalistique auprès des personnes impliquées dans cette triste affaire de mœurs qui bouscule le chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime.

Deux enseignants aux arrêts pour leur appétit sexuel peu orthodoxe ?

C’est la lecture qu’il serait aisé de faire tant les faits parlent d’eux-mêmes. La plaignante âgée de seulement 17 ans soutient, captures d’écran à l’appui, que l’un de ses enseignants d’histoire-géographie aurait insisté pour obtenir son numéro de téléphone. S’en est suivie une série de messages de drague et d’offres sexuelles.On peut y voir la plaignante écrire : « vous voulez juste sortir avec moi et me jeter comme un chiffon. C’est ça ! ». Et l’enseignant répondre : « je t’ai bien dit Non. C’est ma parole ». Non sans justifier qu’il était en couple à distance et qu’il a bien des triplés.

Une conversation qui semble banale, sauf qu’elle concerne un adulte et une mineure. Quelques jours après, l’enseignant aurait demandé à la mineure de se rencontrer pour en parler de vive voix dans un bar. Dans la naïveté, elle s’y rend craignant des représailles et c’est alors qu’elle se rend compte qu’il y a un second professeur d’anglais. C’est celui-là qui remettra la clé de sa chambre à son collègue pour que ce dernier s’y « repose » avec la fillette. Dans la foulée, ils auront une relation non consentante. Une fois, l’acte posé, le présumé prédateur sexuel aurait tenté de convaincre la présumée victime de récidiver. Ce à quoi il essuie un refus. 

Traumatisée par son prof !

C’est ce qu’a révélé la victime aux autorités judiciaires après avoir fait la dénonciation. La conversation entre les deux protagonistes est claire comme de l’eau de roche. L’enseignant aurait tenté de garder le lien avec son élève. « bonsoir comment vas-tu ? Et ta journée ? Tu ne m’écris plus pourquoi ? », lance-t-il à son élève de 17 ans à peine. Elle répond : « Parce que je ne veux plus de cette relation. Vous m’avez traumatisé. Je n’arrive même plus à dormir ni à manger ». Une ligne de défense réitérée devant les juges qui n’y croient pas de leurs yeux. Saisi, le Procureur va sommer les forces de l’ordre de procéder à leur interpellation.

Solidaires de leurs collègues, les enseignants d’autres établissements de Port-Gentil auraient décidé de refuser de recevoir les membres de la juridiction pour enfants venus poursuivre leur campagne qui avait déjà permis de démasquer le pédocriminel Kapone. Gardés à vue depuis jeudi 15 février 2024, les deux enseignants n’aurait pas clairement reconnu les faits. Et ce, en dépit des preuves accablantes. L’enquête se poursuit sereinement selon les autorités judiciaires qui espèrent en faire des exemples dans la lutte contre les harcèlements et agressions sexuels en milieu scolaire. Le placement sous mandats de dépôts semble inéluctable.