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Tsamba-Magotsi: l’administration complice d’exploitation illégale d’une forêt communautaire ?

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C’est par le biais d’une déclaration rendue publique ce samedi 13 décembre 2021 que le député du 2ème siège du département de Tsamba-Magotsi David Labaye a tenu à interpeller l’opinion nationale sur l’imbroglio autour d’une part  de l’exploitation aurifère du groupement de villages Ikoye et d’autre part l’exploitation dans la forêt communautaire Tokano qui ne profiterait pas aux populations en termes d’investissement. Une situation qui selon le député de cette circonscription serait entretenue en complicité avec l’administration locale. 

Cette sortie axée sur l’exploitation aurifère et forestière dans le 2ème siège du département de Tsamba-Magotsi était également l’occasion pour l’honorable David Labaye de se questionner sur la gestion du Fonds du développement local dont la répartition se ferait de manière discriminatoire. En effet, alors que l’article 251 fait obligation au concessionnaire de « reverser aux populations riveraines à la concession forestière une partie des bénéfices de l’exploitation », la réalité est tout autre. 

Lors de son intervention le député est revenu sur l’exploitation aurifère qui avait fait l’objet d’un protocole d’accord signé en 2018 entre les populations, la Société gabonaise des mines (SGM), le préfet Michel Matsakassa et le président du Conseil départemental de Tsamba-Magotsi Jean Noel Kedy-Ongoda. Il a relevé que malgré ledit accord, entre 2019 et 2020 aucun investissement n’aura été réalisé, s’interrogeant au passage sur la destination prise par les fonds issus de cet accord. Chose curieuse, alors qu’il avait entrepris de défendre les intérêts des populations, il aurait même été intimidé « par deux éléments de la Gendarmerie aux ordres de l’actuel commandant de Brigade du District d’Ikobey ». 

Le député du 2ème siège du département de Tsamba-Magotsi a par la suite abordé la problématique de l’exploitation dans la forêt communautaire Tokano, qui selon David Labaye constitue un véritable scandale. En effet, alors que les populations ont décidé de la suspension du contrat de fermage conformément à l’article 10 dudit contrat, le fermier, en complicité semble-t-il avec l’administration locale continuerait à l’exploiter. Une complicité qui selon le député serait perceptible par la dissolution curieuse par la préfecture de l’association assurant la défense des intérêts des populations.

Il faut dire que la résiliation du contrat avec la Société des bois de la Ngounié (SBN) reçue le 12 janvier 2021 par l’entreprise et transmise à la Direction provinciale des Eaux et forêts de la Ngounié est motivée par le non-respect des obligations contractuelles. Au nombre des griefs faits à l’entreprise on note entre autres, la détention et la falsification du marteau sec de l’association; le sciage de bois en débité sans contrat avec l’association; le non-respect des versements des montants liés aux productions mensuelles du fermier ou encore le non-respect de la décision n°000926 fixant la mercuriale des bois en grumes dans les forêts communautaires.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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