Gabon : pénalisation par le nouveau Code électoral de la transhumance électorale

Phénomène bien ancré dans les mœurs politiques au Gabon, la transhumance électorale n’a pas manqué d’être traitée dans la Loi organique n°001/2025 du 19 janvier 2025 portant Code électoral en République Gabonaise, promulguée ce 22 janvier par le président de la Transition. Ainsi, tout en pénalisant cette pratique, le nouveau Code électoral prévoit l’annulation partielle ou totale d’une élection en cas de preuve de son usage.
La transhumance électorale consiste pour les candidats à déplacer des personnes qu’ils sollicitent d’une circonscription électorale à une autre, dans l’objectif que celles-ci votent en leur faveur. Une pratique bien connue au Gabon, d’autant plus que ces personnes déplacées sont communément appelées « bœufs votants ». Elle a pour conséquences de falsifier temporairement les données démographiques et de mettre en péril les aspirations réelles des électeurs d’une circonscription. Une pratique longtemps utilisée par l’ancien parti au pouvoir mais aussi par l’opposition, qui devrait prendre fin aujourd’hui. C’est du moins la volonté affichée par le législateur en la pénalisant de manière claire.
Des sanctions claires et dissuasives
Ainsi, selon l’article 325 du Code électoral : « Quiconque s’est rendu coupable ou complice de transhumance électorale est puni d’une peine d’emprisonnement de trente à quarante-cinq jours ou d’une amende de cent mille (100 000) à cinq cent mille (500 000) francs CFA par électeur. » Outre cette sanction infligée au candidat, l’article 361 dispose que la transhumance des électeurs peut entraîner l’annulation partielle ou totale des élections.
Avec l’élection présidentielle prévue le 12 avril prochain, l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER), chargée de surveiller l’ensemble des opérations électorales, devra veiller scrupuleusement au respect de cette disposition pour garantir une élection transparente et débarrassée des pratiques frauduleuses du passé
GMT TV