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Gabon : le budget dédié à la gratuité des accouchements chute de 89% en 2024

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Gratuits depuis mars 2018 dans les structures hospitalières publiques suite à un décret présidentiel, les accouchements en République gabonaise devraient néanmoins connaître une baisse significative des montants qui leur étaient alloués jusque-là. Comme indiqué dans la Loi de finance 2024, la ligne budgétaire dédiée à la gratuité des accouchements, a été amputé de plus de 8 milliards de FCFA soit près de 90% par rapport à 2023, pour ne plus représenter que 1,124 milliard de FCFA pour l’année 2024. Un choix critiquable pour un pays qui manque d’une réelle dimension nationale.

Dans l’optique d’atteindre l’objectif de zéro enfant apatride au Gabon, l’ancien gouvernement d’Ali Bongo avait décrété la gratuité de l’accouchement par voie basse et par césarienne, l’hospitalisation, la garde en observation, les soins du post-partum de la mère, les soins néonatals, les médicaments, le transport médicalisé. Ces prestations médicales vont connaître un arbitrage budgétaire en baisse de 89% en 2024, qui suscitent assez des interrogations quand on sait que la réduction de la mortalité infantile est une priorité inscrite dans la feuille de route du ministre de la santé le Pr. Adrien Mougougou. 

Avec un budget prévisionnel de 4162 milliards de FCFA, comment comprendre que l’Etat dilue le budget dédié à la gratuité des accouchements pourtant la garde républicaine (GR) concentre à elle seule près de 40 milliards de FCFA par an soit 22% du budget de la défense? Pourtant le climat de paix, d’unité nationale et de cohésion de paix sont perceptibles sur l’étendu du territoire national. Une situation inadmissible alors que le Chef de l’Etat lors de son discours de vœux à la nation déclarait  prioriser « le vivre ensemble et le quotidien des Gabonais » en vue de leur offrir une « plus grande considération ».

Le bien-être des populations au centre des priorités du gouvernement?

Si lors de son passage à l’assemblée nationale le 17 décembre dernier, le ministre de la santé et des affaires sociales le Pr. Adrien Mougougou avait sollicité une enveloppe de 131 475 853 867 FCFA pour son département ministériel , tout en mettant l’accent sur la nécessité de « proposer une meilleure offre de soins de santé aux populations », cet arbitrage en défaveur de la gratuité des accouchements laisse perplexe. Sachant que ce secteur est en proie à d’énormes carences décriées depuis des années maintenant. 

Avec 8,9 habitants au km², une mortalité juvénile estimée à 65 décès pour mille naissances (65‰) et une mortalité néonatale estimée à 26 décès pour mille naissances (26‰), le Gabon, l’un des pays les moins densément peuplés de la planète, manquant d’une véritable dimension nationale capable de porter sa volonté de développement, semble donc décidé à camper sur ses positions en défavorisant ainsi les naissances. Le baby boom ce n’est donc malheureusement pas pour tout de suite. 

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