A La UneDerniers articlesSOCIETE

Enquête sur l’Esther Miracle, comme une odeur de remake de l’accident de Gabon express

Ecouter l'article

9 mars 2023-14 juin 2023, voilà maintenant 3 mois et 5 jours que le navire Esther miracle opéré par la compagnie Royal Cost Marine sombrait au large de Libreville. Un drame dont le bilan provisoire de recherche était de 124 personnes secourues, 30 décédés dont 28 corps identifiés et deux non identifiés. Si peu après ce drame, le gouvernement avait diligenté deux enquêtes, l’une administrative et l’autre judiciaire, leurs conclusions sont toujours attendues et sont désormais comparées à celles du HS 748 de Gabon Express qui avait craché au large de Libreville le 8 juin 2004, c’est-à-dire rangé au placard. 

En effet, si ces  deux accidents, l’un maritime et l’autre aérien, semblent différents en tout point de vue, ils partagent une similitude. L’incapacité des autorités à rendre les conclusions des enquêtes diligentées pour faire la lumière sur les circonstances de ces deux drames, mais surtout établir les responsabilités et à terme assurer un dédommagement juste des rescapés et des familles des victimes. 

Gabon Express, ou le drame oublié 19 ans après ! 

En effet, avec le drame de Makongognio, le crash de l’aéronef appartenant à la compagnie Gabon Express est considéré comme l’un des plus meurtriers qu’ait connue l’aviation gabonaise. En effet, le 8 juin 2004 le HS 748 avec à son bord 30 personnes s’écrase en pleine mer, à 30 mètres du rivage. Le bilan officiel fait état de 19 morts Paris les 30 passagers de ce vol. 

Après le drame, la justice gabonaise inculpera le secrétaire général de l’Aviation civile gabonaise, le directeur général de Gabon Express et le responsable régional de l’organisme de certification Veritas ainsi que le pilote. Sauf que sur le plan technique, l’enquête piétine depuis maintenant 19 ans. « La seule pièce sur laquelle repose l’inculpation est un rapport non daté, établi de façon non contradictoire par une commission d’enquête établie par le ministère des Transports, présidée par le secrétaire général de l’Aviation civile, actuellement inculpé, et un représentant de Veritas, dont le directeur est également inculpé » affirmait l’avocat du pilote et les parties civiles regrettant que le juge ait refusé d’auditionner le ministre des Transports de l’époque, seule habilité à signer le certificat de navigation.

Bis repetita avec le drame de l’Esther Miracle

En effet, au lendemain de ce drame qui a fait 30 morts et 124 rescapés, le gouvernement avait déclenché deux enquêtes pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame. Ainsi, l’enquête judiciaire a permis l’inculpation de 21 personnes. Selon des informations divulguées par le quotidien L’Union le 07 avril 2023, les personnes entendues dans le cadre de cette affaire seraient poursuivies pour des faits d’homicide involontaire, blessures involontaires, omission de porter secours, faux, usage de faux et mise en danger de la vie d’autrui. Ainsi, cette présentation devant le juge d’instruction concernerait entre autres les responsables de la compagnie Royal Cost Marine, mais aussi de la Direction générale de la Marine marchande, notamment Fidèle Angoue Mba

LIRE AUSSI : Naufrage de l’Esther Miracle: le gouvernement évalue à 3 millions le traumatisme psychologique des rescapés

Sauf que sur le plan technique, le Gabon ne disposant pas d’un organe technique pour mener une enquête approfondie des causes du naufrage, certaines informations faisant état d’une voie d’eau, les choses sont au point mort depuis plusieurs mois. De quoi s’interroger sur le professionnalisme des fonctionnaires du ministère des Transports qui semble incapable de mener des enquêtes sérieuses sur les accidents.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page