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Gabon : 18 milliards prévus en 2024 pour les rappels des agents de l’État

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Déterminés à consolider les acquis sociaux avec entre autres l’octroi de nombreuses aides sociales, mais également à accroître les recrutements des agents publics et la régularisation des situations administratives de certains d’entre eux, les nouvelles autorités s’apprêtent à agir dans ce sens. Comme indiqué dans la loi de finance 2024, ce sont ainsi 18 milliards de FCFA qui seront décaissés d’ici quelques mois pour le paiement des rappels de milliers d’agents publics. Une initiative qui rappelle celle de 2014. 

C’était l’une des décisions les plus attendues des autorités de la transition, notamment par la multitude d’agents publics concernée par les rappels de solde. Au titre des dépenses “diverses” prévues par l’Etat gabonais pour l’exercice 2024, ce sont 18 milliards de FCFA qui devraient être décaissés pour le paiement de la dette aux agents de l’Etat. Des “rappels” dont le montant affiche une hausse de 13 milliards de FCFA par rapport à l’exercice 2023 où ils se situaient à peine à 5 milliards de FCFA. 

Unique ligne budgétaire contenue en 2024 dans ces “divers” de l’Etat, qui l’an dernier contenaient notamment des contentieux électoraux pour 16 milliards de FCFA, le fond dédié au conflit Homme-Éléphant pour 2 milliards de FCFA et les autres contentieux pour 1 milliard de FCFA, ces “rappels” représentent pour les autorités de la transition, une véritable main tendue. Un signe fort qui s’inscrit d’une part, dans la dynamique de consolidation des acquis sociaux et d’autre part, dans la régularisation des situations administratives et financières de certains agents de l’Etat.

Gare toutefois aux risques de surinflation

Si cette mesure qui devrait coûter à l’État gabonais 18 milliards de FCFA en 2024, soit une hausse de 260% par rapport à 2023, apparaît salutaire dans ce contexte particulièrement tendu pour les finances de plusieurs ménages, elle pourrait toutefois sous-tendre un risque non négligeable de surinflation. Un risque principalement porté par cette relance budgétaire massive, qui devrait stimuler la demande et accentuer un peu plus une pression inflationniste déjà persistante.

A noter que pour l’exercice à venir, les dépenses globales dédiées aux agents publics devraient connaître une hausse de près de 57 milliards de FCFA et ainsi atteindre plus de 748 milliards de FCFA en 2024 dont un peu plus de 46 milliards de FCFA pour les recrutements de nouveaux agents. Un ensemble de données qui devrait amener les nouvelles autorités, à encadrer un peu plus l’activité économique afin de limiter une très probable sortie massive de capitaux.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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