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Gabon : À quand la légalisation du métier d’influenceur ?

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Activité en vogue au Gabon avec l’émergence des réseaux sociaux, le métier jadis identifié « blogueur influent » s’est depuis mué en métier au noir avec une une population particulièrement jeune qui en est prisée. Seulement, l’essor de ce néo travail indépendant ne saurait participer à l’économie nationale qu’à condition que les députés et les sénateurs y légifèrent comme ce fut le cas en France récemment.

S’il est difficile de lui donner une définition conventionnelle, du fait que l’importance d’une audience est souvent très relative, il est évident que la perception des influenceurs pousse à réflexion. Et ce, d’autant plus que leurs responsabilités qui devraient être la contrepartie de leurs droits de commercer avec qui que ce soit, se heurte dans notre pays à l’absence des textes encadrant leurs activités. Pourtant, cette démarche constituerait un pas en avant vers l’essor de ceux qui s’y adonnent.

L’influenceur, un travailleur au noir au Gabon

S’ils sont régulièrement primés par des cérémonies de récompenses individuelles organisées ça et là, il est judicieux de rappeler que le statut juridique de ces centaines voire  milliers de compatriotes est illégal bien que n’étant pas foncièrement illicite. D’ailleurs, l’absence de professionnalisme est patent dans le modus operandi de ces derniers qui s’appuient sur une audience quantitative pour se proposer à mener des campagnes commerciales. 

C’est donc le nombre de personnes ayant appuyé sur « J’aime » qui constitue la cible prioritaire. Une vision réduite puisque sous d’autres cieux, « l’influenceur doit ainsi créer du contenu qui lui correspond et mettre au point une stratégie et un plan de publication pour les réseaux sociaux ». Il s’agit donc des travailleurs indépendants, qui font leur chiffre d’affaires en comptant sur le capital confiance concédé par les followers qui acceptent de changer leurs habitudes de consommation. 

De la nécessité de mettre des garde-fous

S’il serait indispensable que ces personnes qui s’identifient comme « influenceurs » puissent bénéficier d’une professionnalisation de leurs activités, il serait de bon aloi que les parlementaires encadrent de manière optimale leur action. Étant incapables de certifier l’efficacité d’un produit digestif ou de la garantie d’une chirurgie, les influenceurs devraient être interdits d’en faire la publicité. Les dérives de cette ultra liberté en ligne étant à l’origine des scandales qui ont bousculé la toile. Faux témoignages sur un produit, prêts d’argent juteux, tout y passe.

D’ailleurs, pour prévenir ces méthodes dolosives vidange à s’en mettre pleins les poches, le Sénat français avait indiqué qu’il incombe aux acteurs de l’influence commerciale des droits d’exercer comme tout autre employeur mais surtout des obligations vis-à-vis des suiveurs au risque d’engager leurs responsabilités civiles et pénales. Pour le CTRI, cette légalisation est un pont en or vers le plein emploi qui ne saurait être atteint par le dégel des recrutements à la fonction publique et aux concours administratifs. Une réaction est attendue !

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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