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Wilma Sickout : « l’abandon des familles est un facteur bloquant dans la prise en charge de la santé mentale »

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Comme chaque 10 octobre, la communauté internationale célèbre la journée mondiale de la santé mentale. Un événement qui n’est pas passé en silence au Gabon où cette problématique semble quelque peu négligée. Ainsi, dans une interview accordé à Gabon Media Time Occasion pour l’Écrivaine et femme de culture, Marie Wilma Sickout Assele a fustigé la non prise en compte de la problématique de la santé mentale par les autorités publiques gabonaises. 

Gabon Media Time (GMT) : Depuis plusieurs années, vous êtes engagée dans la prise en compte de la Santé mentale dans notre système sanitaire. Pensez-vous qu’au Gabon c’est une cause qui est portée par les autorités en place ?

Marie Wilma Sickout Assele : Malheureusement, je ne peux que constater que la santé mentale reste une cause marginalisée en Afrique et également chez nous . Il est évident que très peu d’actions concrètes sont mises en œuvre pour réellement intégrer cette dimension cruciale de notre santé publique. Le projet de réhabilitation du Centre de Santé Mentale de Melen, que notre fondation avait proposé dès 2020, est toujours en suspens. Pourtant, la convention avait été signée, mais depuis, aucune suite sérieuse n’a été donnée mais nous continuons à croire que le nouveau gouvernement en place prendra les choses en main.

Qu’est-ce qui, selon vous, constitue un facteur bloquant dans la prise en charge de la santé mentale au Gabon ?

Le principal blocage est l’indifférence et le manque de volonté politique sans oublier l’abandon des familles des malades.

Pouvez-vous nous parler de votre fondation Gertrude François et du Projet une nouvelle vie ?

La Fondation Gertrude François est née de la volonté de donner une voix à ceux qui souffrent en silence. Nous nous battons pour la réhabilitation des infrastructures de santé mentale au Gabon et pour la sensibilisation aux maladies mentales comme la dépression. Le projet “Une nouvelle vie” vise à réhabiliter le Centre de Santé Mentale de Melen, qui est aujourd’hui dans un état d’abandon. Ce centre pourrait devenir un lieu d’espoir pour ceux qui souffrent, mais encore faut-il que les autorités daignent soutenir cette initiative.

À l’heure de la restauration des institutions, bénéficiez-vous d’un accompagnement du ministère de la Santé, notamment en ce qui concerne la prise en charge des maladies mentales telles que la dépression ?

Malheureusement, non. Depuis 2020, alors qu’une convention avait été signée entre la Fondation Gertrude François et le ministère de la Santé pour la réhabilitation du Centre de Melen, rien n’a été fait. En 2023, nous avons tenté de relancer cette convention avec le ministre actuel, mais nos appels sont restés sans réponse.. Malgré ces difficultés, nous gardons espoir d’un lendemain meilleur.

À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé mentale, quel message souhaitez-vous adresser aux plus hautes autorités de la Transition ?

Il  est important que les autorités prennent en compte les initiatives de ceux qui sont en première ligne déjà ne fus que par  l’écoute et de les soutenir. Surtout quand les projets sont concrets avec de vrais partenariats des investisseurs…La santé mentale, comme les dépressions entraînant au suicide sont visibles dans notre pays, aujourd’hui nous ne pouvons plus survoler  le problème est sérieux

Votre mot de fin

Je lance un appel à la responsabilité de tout un chacun.Aux familles aussi au-delà des politiques. Au lieu de se cacher derrière les institutions car l’amour est le premier remède…La compassion, La solidarité. Ces mots qui n’ont pas besoin d’argent pour agir sur le bien être.

Gabon Media Time

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