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Naufrage de l’Esther Miracle: le gouvernement évalue à 3 millions le traumatisme psychologique des rescapés

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« Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Ces dispositions de l’article 1382 du Code civil ancien sied bien à la position adoptée par le gouvernement en décidant de manière surprenante d’octroyer 3 millions de FCFA à chaque naufragé du navire Esther Miracle. Une posture qui toutefois laisse songeur notamment sur le montant aussi dérisoire de ce supposé soutien étatique. 

C’est au sortir d’une rencontre avec les rescapés de ce drame que l’annonce de l’octroi d’une enveloppe de 372 millions de FCFA a été faite par le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Une aide qui selon le chef du gouvernement aura pour objectif d’accompagner les 124 personnes secourues, à hauteur de 3 millions de FCFA par rescapé et une aide aux obsèques par disparu de 10 millions. 

Toutefois, si le gouvernement se targue d’octroyer cet appui financier dans le cadre de la solidarité nationale, cette décision ne manque pas de susciter des questionnements dans l’opinion qui veut comprendre pourquoi cet empressement? Et surtout comment a été évalué le traumatisme subi par ces compatriotes qui ont survécu à une nuit d’horreur au large de Libreville, sans que les moyens de la Marine nationale pourtant exhibé tous les 17 août, encore moins de la Garde républicaine qui dispose d’une base navale sur le site du Port-Môle n’aient été mis à contribution pour les secourir?  

Il faut dire que vu sous le prisme de l’article 1382 du Code civil ancien, qui s’applique en l’espèce en République gabonaise, le gouvernement par ce geste fait un aveu de sa responsabilité dans ce drame qui a secoué toute la Nation du fait de la négligence de l’administration tenue par Alain-Claude Bilie-By-Nze. Si à l’issu de la pression exercée par l’opinion, les principaux responsables de la Marine marchande ont été provisoirement suspendus de leurs fonctions notamment du fait de leur implication directe dans la délivrance des certificats de navigabilité, le ministre des Transports Brice Constant Paillat a servi de fusible au gouvernement en rendant son tablier, il reste que seuls les conclusion d’une enquête indépendantes et crédibles seront en mesure de permettre à un juge judiciaire d’évaluer correcetement le montant du traumatisme subi par les rescapés et des familles endeuillées.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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