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Gabon : Séraphin Akure-Davain prend officiellement ses fonctions au ministère de la Justice

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C’est dans une atmosphère solennelle, chargée d’émotion et d’attentes, que le Dr. Séraphin Akure-Davain a officiellement pris ses fonctions de ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Chargé des Droits Humains, ce jeudi 8 mai 2025. Une cérémonie de passation de charges sobre mais symbolique, présidée par le Secrétaire général adjoint du Gouvernement, Gladys Peggy Obone Owoula, au cours de laquelle l’ancien ministre Paul-Marie Gondjout a transmis les rênes d’un ministère sous tension.

Derrière les formules républicaines et les civilités protocolaires, un dossier brûlant plane sur les premières heures du nouveau Garde des Sceaux : l’affaire Hervé Patrick Opiangah. Recherché par la justice gabonaise, l’ancien ministre des Mines a saisi la Commission africaine des droits de l’Homme, accusant l’État gabonais de « violations graves » de ses droits fondamentaux, dans une procédure que son conseil qualifie de « cabale politique maquillée en affaire pénale ».

Alors que la justice gabonaise est paralysée par une grève persistante des magistrats, que le parquet n’a jamais répondu aux lettres officielles de Gabon Media Time interrogeant la régularité de la procédure, et que la date réelle de la plainte contre M. Opiangah reste sujette à caution, l’arrivée du Dr. Akure-Davain au ministère de la Justice s’annonce comme une équation complexe.

Restaurer la crédibilité d’une institution fragilisée

Pour Séraphin Akure-Davain, « conduire le navire justice à bon port » implique bien plus qu’un simple pilotage administratif. Il s’agit d’un test de sincérité pour la Vème République incarnée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, lequel jurait lors de son investiture, le samedi 3 mai 2025 : « être juste envers tous ». Ce serment, fondateur de la nouvelle ère post-régime Bongo, engage chaque membre du gouvernement à garantir l’État de droit et l’indépendance de la justice.

Dans ce contexte, l’affaire Opiangah – où les avocats dénoncent l’utilisation de l’appareil d’État à des fins politiques, la garde à vue abusive d’une prétendue victime sans plainte, et l’absence d’actes judiciaires cohérents – devient un révélateur cinglant de la situation judiciaire nationale. D’autant que le ministre sortant, Paul-Marie Gondjout, s’était réfugié derrière le « secret de l’instruction » pour ne pas répondre aux sollicitations de la presse.

Une justice à réconcilier avec le peuple

Le ministre Akure-Davain devra non seulement faire face à ce dossier explosif, mais également composer avec une justice en grève, une opinion publique divisée, et une communauté internationale désormais attentive. Pour l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS), il est temps « de prononcer un non-lieu », et de mettre fin à ce qu’elle qualifie d’« infâme forfaiture judiciaire ».

Reste à savoir si le nouveau ministre de la Justice osera poser les premiers actes qui restaureront confiance et crédibilité à une institution aujourd’hui minée par les soupçons. À l’épreuve de l’affaire Opiangah, le Garde des Sceaux jouera bien plus que son autorité : il incarnera, ou non, la promesse d’une justice égale pour tous.

Geneviève Dewuno Edou

Diplômée en journalisme,je suis chargée des rubriques Santé en plus d’être l’une des voix derrière de nombreux reportages de GMTtv. L'écriture, la pose de voix, la présentation du Journal télévisé sont les principales tâches que j’exécute et pour lesquelles je mets mes capacités au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time.

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