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Assala Gabon et retombées locales : de quoi parle-t-on vraiment ?

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Assala Gabon œuvre pour un avenir où les communautés deviennent les véritables moteurs de leur prospérité économique et sociale. Depuis 2021, les dépenses d’Assala auprès des entreprises communautaires s’élèvent à plus de 17 milliards de francs CFA (soit 26,1 millions d’euros).

L’Association des Entrepreneurs Nationaux de Gamba (AENG) s’est récemment exprimée sur les frustrations des communautés en matière de retombées locales des activités extractives dans la région de Gamba. On constate à divers endroits du pays l’émergence de mouvements de contestation qui visent à interpeller les autorités sur les difficultés rencontrées par les populations dans les provinces. Toutefois, le bien-fondé idéologique de l’AENG comme la réalité des actions entreprises par Assala Gabon en faveur de l’emploi dans les régions d’Etimboué, Mandji (Ndolo) et Ndougou (Gamba) méritent une analyse objective.

Dans une vidéo diffusée lundi 2 octobre, l’AENG se plaint que « 90% des contrats soient donnés à des expatriés », faisant preuve d’une mauvaise compréhension manifeste de la loi. En réalité, l’AENG se plaint de ce qu’Assala donne du travail aux entreprises ou aux personnes gabonaises, mais selon leur interprétation, non natives de Gamba. Or la loi comprend trois définitions : les entreprises internationales, enregistrées hors du Gabon, les entreprises nationales, enregistrées au Gabon, et les entreprises autochtones, enregistrées au Gabon et dont le capital est détenu à plus de 80% par des personnes ayant la nationalité gabonaise.

Il est évident qu’Assala ne peut pas favoriser l’ethnicisme ou la préférence régionale. Comme toute entreprise active au Gabon, elle se doit de respecter la loi. À Gamba par exemple, Assala se fournit en fruits et légumes auprès (parmi d’autres) de cultivateurs gabonais, pas forcément d’origine de Gamba mais installés à Gamba depuis des décennies. Quelqu’un qui grâce à ses efforts offre, à son tour, des opportunités d’emplois à plusieurs jeunes de la communauté. D’autres exemples abondent dans la région dans différents corps de métier.

Assala Gabon, consciente de ces défis et de ses responsabilités

La préoccupation concernant l’emploi local est compréhensible et légitime car les entreprises dans ces territoires sont bien souvent les seuls créateurs de richesse. Les communautés locales rencontrent des difficultés à accéder à des emplois stables, en grande partie en raison de leur localisation géographique isolée. Assala Gabon, consciente de ces défis et de ses responsabilités, n’est pas restée inactive. Ainsi, la politique de contenu local d’Assala se traduit concrètement par plusieurs programmes visant à promouvoir l’employabilité des communautés locales et le recours, dès que possible, à des entreprises locales.

« Certaines communautés nous reprochent de travailler avec des personnes et des entreprises insuffisamment gabonaises ou bien gambanaises ou de ne pas avoir vécu pendant suffisamment de générations dans tel ou tel village pour être considéré comme des locaux. Mais ils ont tous la nationalité gabonaise. La loi gabonaise est claire et nous n’enfreindrons pas la loi. Notre procédure considère les compétences de l’entreprise et leur proposition et nous avons même mis en place des formations pour aider les entreprises autochtones à répondre à nos appels d’offres. Si les gens dans les communautés ne participent pas, ne s’engagent pas pour répondre aux besoins du marché, ils s’excluent eux-mêmes, et ce sont des opportunités manquées », explique le porte-parole d’Assala Gabon.

En moyenne, Assala recrute chaque année 700 personnes issues des communautés environnantes via ses prestataires, et alloue plus de 8 milliards de francs CFA pour travailler avec des entreprises enregistrées dans les régions où elle opère. Depuis 2021, les dépenses auprès des entreprises communautaires s’élèvent à plus de 17 milliards de francs CFA (soit 26,1 millions d’euros). Au total, ce sont une centaine d’entreprises locales qui ont travaillé avec Assala, employant un total de 2056 employés issus des communautés.

Depuis la reprise des actifs de Shell en 2017, Assala Gabon a en outre pris des mesures significatives en collaborant avec le Pôle National de Promotion de l’Emploi (PNPE) et la Direction Générale des Hydrocarbures (DGH). Près de 200 demandeurs d’emploi des régions d’implantation d’Assala Gabon ont été inscrits au PNPE, une initiative d’envergure cherchant à renforcer l’employabilité des résidents locaux en leur offrant une meilleure visibilité auprès des entreprises opérant dans ces zones. Cette collaboration a également permis la mise en place d’un mécanisme d’inscription des demandeurs d’emploi et des prestataires sur la plateforme du PNPE, offrant un accès à une base de données centralisée.

La formation au coeur des missions d’Assala

La formation occupe également une place prépondérante dans la stratégie d’Assala. Le programme « Leaders de demain », lancé en 2022, a déjà permis la formation de 29 jeunes issus des communautés locales dans des métiers techniques, une initiative qui continuera à bénéficier à 30 autres personnes en 2024. Au total, ce sont près de 90 résidents qui auront participé au programme de formation.

Grâce à ses fonds contractuels, Assala s’est également préoccupé des conditions de transport avec l’achat et la rénovation d’une barge de grande capacité, opérée par la communauté. La barge facilitera la circulation des véhicules et des marchandises entre Gamba et le reste du Gabon en permettant la traversée de la rivière Nyanga. L’objectif consiste à stimuler l’économie locale en encourageant le développement et la diversification. En 2022, Assala a travaillé avec des fournisseurs locaux pour construire les quais sur les deux rives de la Nyanga, à Mayonami et Mougagara.

À travers le Fonds de développement des communautés locales, doté de 1,8 milliard de FCFA par Assala, l’entreprise investit dans des projets qui visent à développer les infrastructures et à soutenir le bien-être des communautés locales. En 2022, les projets ont inclus la rénovation d’écoles locales, la construction de trois nouvelles salles de classe et d’infrastructures sportives, l’installation de pompes à eau communautaires, l’amélioration des installations médicales ainsi que la mise à disposition d’une pirogue-ambulance pour les urgences.

La nécessité d’un dialogue constructif et ouvert

Malgré ces efforts concrets, la discordance entre la perception publique et les actions d’Assala demeure. Face à ce tableau, la nécessité d’un dialogue constructif et ouvert se fait plus pressante que jamais. Un dialogue de bonne foi, basé sur les faits et les actions concrètes, est la seule voie vers une solution mutuellement bénéfique qui garantisse le développement des communautés locales.

Dans un monde où la fin de l’ère pétrolière se dessine progressivement, il est enfin essentiel de reconnaître que le progrès socio-économique ne dépend pas uniquement des contributions des opérateurs pétroliers. Il repose également sur la capacité des communautés à s’approprier leur propre développement en coordination avec des politiques définies au niveau national. La philosophie d’Assala Gabon s’inscrit pleinement dans cette perspective.

L’entreprise est convaincue que l’après-pétrole se prépare dès maintenant et s’engage donc à apporter des outils pérennes pour garantir une diversification économique. En investissant dans le capital humain, le désenclavement de la région et l’innovation entrepreneuriale, Assala Gabon œuvre pour un avenir où les communautés locales, quelle que soit leur ethnie ou région d’origine, sont les véritables moteurs de leur prospérité économique et sociale.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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