Gabon : Bilie-By-Nze veut déposer son bilan comptable, mais pas devant la Cour des comptes

Le principal opposant à Brice Clotaire Oligui Nguema, et par ailleurs président de Ensemble pour le Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze a précisé ses déclarations concernant son refus de déposer ses comptes de campagne au greffe de la Cour des comptes. A la faveur d’un entretien accordé au Quotidien L’union ce 30 juin, le candidat malheureux à la dernière présidentielle a indiqué que son refus ne constituait nullement une défiance à l’égard de la juridiction financière.
Lors de la Conférence de presse organisée le 25 juin, Alain-Claude Bilie-By-Nze assurait qu’il ne déposerait pas ses comptes de campagne, comme le prescrit le Code électoral. Interrogé par le confrère de L’Union sur la cohérence de sa démarche, le président de Ensemble pour le Gabon s’est voulu précis. « Je ne refuse pas de déposer mes comptes de campagne. Je refuse de les déposer auprès de la Cour des comptes ».
La loi fixant les compétences de la Cour des comptes brandie
Pour étayer ses propos, Alain-Claude Bilie-By-Nze a brandi la loi organique n°0003/2022 du 27 avril 2022 fixant l’organisation, la composition, les compétences et le fonctionnement des juridictions de l’ordre financier. Un texte qui, selon lui, ne prévoit pas le contrôle des comptes de campagne. « la loi organique, qui fixe les missions spécifiques de cette haute juridiction, décline de manière précise le champ de ses compétences », a-t-il souligné, indiquant que pour être conforme aux dispositions des articles 109 et 368 du Code électoral, cette loi organique aurait due être adaptée en conséquence.
« Mon refus de déposer les comptes de ma campagne n’est pas un acte de défiance à l’égard d’une institution constitutionnelle, mais une volonté assumée de ne pas me conformer à une disposition de la loi électorale qui se trouve en contradiction flagrante avec les dispositions de la Constitution et de la loi organique sur la Cour des comptes », a martelé Alain-Claude Bilie-By-Nze. Il faut dire que dans ce bras de fer, la Cour des comptes a publié un nouveau communiqué le 27 juin, soit 2 jours après le délai légal de dépôt de comptes de campagne, rappelant aux candidats réfractaires les risques qu’ils encourent. Elle a en effet rappelé les dispositions de l’article 371 alinéa 2 « Sans préjudice des sanctions pécuniaires, la juridiction financière peut proposer à la juridiction compétente l’inéligibilité du candidat défaillant pour une durée comprise entre cinq (5) et dix (10) ans ».
GMT TV