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Gabon : 17 août, date dédiée à la fête ou à l’introspection ?

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Décidément le mois d’août est le plus important dans l’histoire de notre jeune démocratie qui a accédé à la souveraineté internationale le 17 août 1960. Seulement, 64 ans après, il est de bon aloi de se questionner sur l’orientation que devrait prendre cette commémoration : une simple fête ou une occasion de faire le point ?

De 1960 à 2024, les populations ont pris l’habitude de fêter le 17 août. Comme si la liberté accordée par la France du Général de Gaulle en guise de cadeau aux colonies sous sa coupole avait été le fruit d’une lutte. Sans ôter du mérite aux présumés pères de la nation Gabon, il ne s’agit pas en vérité, d’un affranchissement mais d’un changement de format. Plus de diktat mais une domination douce.

De la nécessité de regagner sa souveraineté avant de fêter !

Si sous l’occupation française, le territoire gabonais n’était considéré que comme un territoire d’outre-mer, statut sollicité par Léon Mba même au moment de la signature de l’indépendance sur papier, dès 1960 l’État Gabon prend forme. Un bébé qui n’avait que trop gesticulé dans le ventre de sa mère France car persuadé que son heure avait sonné. Pourtant le coche est loupé avec la première classe politique.

Laquelle semblait bien plus guidée par les postes à responsabilité plutôt que par l’intérêt du pays. Preuve en a été faite avec les gouvernements d’amis et les lois à convenance personnelle adoptées. En contrepartie, la France maintient sa domination économique mais également militaire. Puisqu’en 2024, le Gabon abrite une base armée du colon. À quand l’inverse ? 6 décennies après il faut se poser les bonnes questions.

La Françafrique : une variation de la colonisation exprimée par le FCFA !

C’est la réflexion qu’on est forcé de faire au regard de l’intrusion permise et permissive de la France dans les affaires nationales. L’Elysée via son patron Emmanuel Macron avait subtilement admis que l’État français avait bien entretenu son emprise sur le pays. Participant One Forest Summit à Libreville, le Président français annonçait la fin de ce système prédateur qu’est « la françafrique » pour donner lieu à une égalité entre État. Il aura fallu 63 ans à Paris pour semble-t-il reconnaître la souveraineté de Libreville ? 

Sacrilège. Une sortie saluée par les « edoungué », entendus comme les « êtres sans ganache ». Un peu de recul aurait permis de cerner la communication ratée du numéro un français. Aussi, désireux de rétablir la souveraineté du Gabon, le CTRI devrait chercher à s’émanciper réellement du FCFA et de l’insultante présence militaire de la France. Sans quoi, « L’indépendance tchatcha » ne serait qu’un leurre assumé par une caste de pouvoiristes. Pensons-y et la transition est une occasion rêvée de corriger la copie et non pas de fêter la domination subtile de Paris !

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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