Commission des Droits de l’Homme et Médiature de la République : des structures sous-financées ?

Alors que le Gabon traverse une phase de transition politique, la protection des droits fondamentaux et la médiation institutionnelle devraient figurer parmi les priorités. Pourtant, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et la Médiature de la République semblent être les grandes oubliées de la répartition budgétaire. Avec des effectifs réduits à leur strict minimum et des budgets dérisoires, ces institutions peinent à remplir pleinement leurs missions.

Des moyens dérisoires face aux missions attribuées. Selon les données de la Loi de finances 2025, la Médiature de la République fonctionne avec seulement 3 agents et un budget de 19,5 millions FCFA, tandis que la CNDH dispose également de 3 agents pour une enveloppe de 23,9 millions FCFA.  Comment garantir un suivi efficace des droits humains et des recours administratifs non contentieux avec si peu de personnel et de financements ? 

Face aux multiples défis liés à la protection des citoyens, au traitement des plaintes contre l’administration et à la promotion des libertés fondamentales, ces dotations semblent bien loin de correspondre aux besoins réels de ces organismes.

Un manque d’ambition politique ?

Alors que d’autres institutions, comme l’Assemblée nationale et le Sénat, absorbent plus de 13 milliards FCFA en masse salariale, l’absence de financements conséquents pour la Médiature et la CNDH soulève des questions sur la priorité accordée aux droits humains. Une réforme budgétaire devrait être envisagée pour renforcer ces entités, afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle. 

L’enjeu est de rééquilibrer les dotations budgétaires afin d’offrir à ces structures les moyens d’assurer efficacement leurs missions. Alors que le gouvernement prône une gestion plus équitable des ressources publiques, un réajustement financier en faveur des institutions de défense des droits humains devrait être au cœur des prochaines discussions budgétaires.