CEEAC : Gilberto Da Piedade, l’homme qui veut ostraciser le Gabon au sein de l’institution
La décision unilatérale référencée n°71/CEEAC/COM/PR/23 du président de la commission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) Gilberto Da Piedade Verissimo sur la délocalisation provisoire du personnel de l’institution de Libreville à Malabo en Guinée équatoriale ne manque pas de susciter l’indignation au sein de l’opinion nationale gabonaise. Une décision qui aurait été prise en violation du cadre légal et des procédures en cas de coup d’État dans un pays membre de la communauté et qui laisse entrevoir une volonté manifeste de ce dernier de saborder le processus de réintégration du Gabon au sein de l’institution sous-régionale.
Gilberto Da Piedade Verissimo aurait-il une dent contre le Gabon ? C’est le sentiment qui pourrait se dégager au vu des agissements pour le moins ambigus de ce dernier depuis le coup de force opéré par les Forces armées gabonaises (FAG) le 30 août 2023. Alors que les autorités de Transition s’attèlent à normaliser la situation de notre pays afin de retrouver sa place au sein des instances de la CEEAC, l’actuel président de la commission ne cesse de s’illustrer par des actes complotistes visant à empêcher ce processus.
Des mesures prises par Gilberto Da Piedade Verissimo en violation du cadre légal
Profitant de la situation de la mise au ban du Gabon et prétextant la tenue prochaine de la 24ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement, Gilberto Da Piedade Verissimo va décider de la délocalisation provisoire du personnel désigné de la Commission de la CEEAC à Malabo. Une mesure prise en violation de l’accord de Siège signé entre le gouvernement gabonais et la CEEAC.
Pis, cette mesure prise unilatéralement par le diplomate angolais en faveur de la Guinée équatoriale semble également contrevenir aux dispositions de l’article 1er de la décision n°32/CEEAC/CCEG/XIII/07 du 30 octobre 2007 « Fixant le régime des sanctions pour non-paiement des contributions par les États membres » qui , dispose que « lorsque le montant des arriérés s’élève à deux ans de contributions dues et est inférieur à cinq ans, il y a suspension du droit de l’État membre d’offrir d’abriter les sessions de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement ou du Conseil des Ministres ou de toute autre réunion de la Communauté ». Le pays de Théodoro Obiang Nguema étant en retard de ses cotisations, il est quasiment inexplicable que ce pays puisse jouir de ce droit d’abriter le siège même provisoire de l’institution.
Une sorcellerie « diplomatique » assumée contre le Gabon
Autres éléments démontrant l’illégalité des agissements du président de la Commission, aucun article du Traité révisé de la CEEAC, y compris l’article 99 qui détaille les sanctions possibles contre un État membres qui ne respecte pas ses obligations, ne prévoit une délocalisation de siège. Toute chose qui laisse donc croire à un excès de zèle du diplomate.
Il faut dire que cette décision de Gilberto da Piedade Verissimo ne manque pas de susciter l’ire au sein de l’institution qu’il dirige. « Nous sommes complètement désemparés face aux agissements de l’actuel président de la Commission de la CEEAC. La délocalisation est prévue pour janvier alors que nous avons des familles ici à Libreville, comment nous organiser dans de telles conditions », nous a confié un agent de l’institution.
GMT TV