Affaire Opiangah : une justice sous pression face à l’absence de preuves !

Depuis plusieurs mois, l’affaire impliquant l’ancien ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah, secoue la sphère judiciaire gabonaise. Accusé d’inceste sur sa fille adoptive, Elisabeth Mengue Opiangah, l’homme politique fait face à des poursuites qui, à ce jour, peinent à s’appuyer sur des éléments tangibles. Pourtant, malgré les propos de la prétendue victime et l’absence de preuves, le parquet semble déterminé à maintenir la pression judiciaire. Une situation qui interroge sur les véritables motivations derrière cette affaire.
Dès son audition à la Police judiciaire puis devant le parquet de Libreville, Elisabeth Mengue Opiangah a catégoriquement rejeté les accusations portées contre son père adoptif. « Ces faits n’ont jamais existé, ni dans mon enfance, ni lorsque j’étais mineure, ni à l’âge adulte », a-t-elle martelé, corroborant ainsi les déclarations de sa mère lors d’une première procédure à Lambaréné.
Dans un revirement spectaculaire, Roland Obame Biyoghe, à l’origine de la première plainte, a fini par se rétracter, admettant avoir été manipulé par un proche de la famille, Landry Amiang. « J’ai compris que cette affaire reposait sur des mensonges », aurait-il confié à son entourage avant de retirer sa plainte, rapporte Matin d’Afrique. Mais cette position, aussi limpide soit-elle, n’a pas suffi à infléchir la position du procureur Bruno Obiang Mvé.
Un acharnement judiciaire ?
Après l’abandon de Roland Obame Biyoghe, l’affaire prend une tournure plus politique. C’est désormais l’ancienne compagne d’Hervé Patrick Opiangah, Lucie Biloghe, qui relance les accusations. Son passage sur les plateaux de télévision, notamment TV+ Afrique et Gabon Télévisions, pour dénoncer une prétendue relation entre l’accusé et sa fille adoptive, semble avoir ravivé les flammes d’un dossier jusque-là voué à l’extinction. Pourtant, lors de son audition à Lambaréné, elle-même avait nié ces accusations.
Cette insistance judiciaire malgré l’absence de preuve soulève des interrogations légitimes. En droit pénal, un principe est pourtant fondamental : sans victime, il ne peut y avoir d’infraction constituée. Or, ici, la principale concernée nie en bloc toute agression. Pourquoi alors maintenir une procédure qui semble juridiquement infondée ?
Un silence coupable sur la plainte pour diffamation
Autre élément troublant : la plainte déposée par Elisabeth Mengue Opiangah contre les instigateurs de cette affaire n’a jusqu’à présent donné lieu à aucune action. Accusé de diffamation, Sieur Amiang Washington, qui avait alimenté les accusations, devait répondre devant la justice. Mais jusqu’ici, silence radio. « Ma cliente se tient à la disposition de la justice pour apporter tous les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité », a pourtant précisé son avocat dans un courrier adressé au Doyen des Juges d’instruction.
Face à ces éléments, plusieurs observateurs y voient un règlement de comptes dissimulé sous les habits de la justice. Une justice qui, dans cette affaire, semble faire fi du principe de la présomption d’innocence et qui peine à expliquer sa persévérance malgré l’effondrement du dossier.
Dans ces conditions, un classement sans suite ou une ordonnance de non-lieu devrait être la conclusion logique. Mais l’attitude du parquet de Libreville laisse planer le doute sur une éventuelle instrumentalisation politique de la justice. La question demeure : Hervé Patrick Opiangah est-il réellement poursuivi pour des faits avérés ou s’agit-il d’un acharnement judiciaire déguisé ?
GMT TV