Note souveraine : Fitch maintient le Gabon à CCC, le signal d’une vulnérabilité persistante

Malgré les ambitions affichées du gouvernement de transition, la situation financière du Gabon continue d’inquiéter les marchés. L’agence américaine Fitch Ratings a confirmé, ce 20 juin 2025, la note souveraine du pays à CCC, un indicateur clair de la fragilité économique actuelle.
Alors que le pays affiche un revenu par habitant supérieur à la moyenne régionale, sa structure économique demeure fortement exposée à des risques endogènes. Dépendance excessive aux hydrocarbures, hausse incontrôlée des dépenses publiques, accès restreint aux financements extérieurs : tels sont les principaux freins soulignés par Fitch Ratings dans sa dernière analyse.
Une trajectoire budgétaire sous tension
En 2024, les dépenses publiques ont bondi de 15 %, creusant un déficit budgétaire évalué à 2,5 % du PIB, selon les chiffres avancés par l’agence. Dans le même temps, les arriérés de paiement ont grimpé à près de 3 % du PIB, témoignant d’une pression croissante sur la trésorerie de l’État.
Pour 2025 et 2026, Fitch anticipe un déficit budgétaire persistant et une dette publique stabilisée autour de 75 % du PIB, soit un niveau jugé préoccupant dans un contexte de transition politique encore incertain. « La soutenabilité des finances publiques reste tributaire d’un renforcement de la gouvernance budgétaire et d’une diversification effective des revenus de l’État », précise l’agence dans son communiqué.
La transition politique comme levier, mais sous condition
Si le Gabon peut espérer bénéficier d’appuis financiers multilatéraux en lien avec la transition démocratique en cours, Fitch avertit que ces soutiens seront conditionnés à des réformes structurelles et à une discipline budgétaire rigoureuse. Autrement dit, la stabilité politique ne saurait à elle seule rassurer les bailleurs de fonds sans engagements clairs en matière de gestion publique.
Dans ce contexte, l’appel à une transparence accrue sur l’exécution budgétaire, à la maîtrise des engagements hors budget, ainsi qu’à une meilleure mobilisation des ressources non pétrolières, s’impose comme une priorité pour redonner confiance aux partenaires économiques du pays.
GMT TV