Libye : le Gabon a favorisé l’assassinat de Kadhafi selon Thabo Mbeki

Lors d’une conférence à Dar es Salaam, en Tanzanie, l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki a jeté une lumière crue sur le rôle joué par certains pays africains, dont le Gabon, dans l’adoption d’une résolution des Nations Unies qui a conduit à l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011. Selon ce dernier, les votes de l’Afrique du Sud, du Nigeria et du Gabon, alors membres temporaires du Conseil de sécurité de l’ONU, ont permis l’adoption de la résolution 1973.
Si entre 2016 et maintenant, le commun des Gabonais pointait du doigt Jean Ping pour semble-t-il avoir autorisé une intervention militaire en Libye, du fait qu’il était président de la commission de l’Union africaine (UA), il n’en serait finalement rien. C’est la révélation faite par Thabo Mbeki lors d’une récente conférence à Dar es Salaam. Sous prétexte de protéger les civils, notre pays aurait participé activement, en jouant de son statut à l’ONU, à précipiter la chute du leader Lybien, Mouammar Kadhafi.
Récit d’une trahison à l’africaine !
Dans une prise de paroles devenue virale, Thabo Mbeki a vivement critiqué la décision prise à l’encontre de l’ancien leader Lybien. Estimant qu’elle a contribué à la déstabilisation de la Libye et reflèterait une faiblesse structurelle de l’unité africaine face aux pressions internationales. L’ancien Président sud-africain a raconté une anecdote troublante concernant l’ambassadeur sud-africain, contraint par des pressions extérieures, notamment américaines, à voter en faveur de la résolution malgré ses réticences.
« Lorsque le Conseil de sécurité s’est réuni pour discuter de la résolution sur la Libye, l’ambassadeur sud-africain, alors membre temporaire du Conseil de sécurité, s’est enfui et a tenté de se cacher, car son supérieur en Afrique du Sud lui avait ordonné de voter en faveur de la résolution. Il est donc allé se cacher quelque part, et l’ambassadeur américain au Conseil de sécurité l’a recherché. Ils l’ont retrouvé et l’ont emmené physiquement dans la salle des Nations Unies pour qu’il vote en faveur de cette résolution », a indiqué Thabo Mbeki.
Bien que l’ancien président sud-africain n’ait pas détaillé les circonstances précises entourant le vote du Gabon, ce dernier a clairement pointé du doigt la responsabilité collective des trois nations africaines, suggérant que le Gabon, sous la présidence d’Ali Bongo à l’époque, a cédé aux influences étrangères au détriment des intérêts africains. Le vote du Gabon en faveur de la résolution 1973 s’inscrit dans un contexte où notre pays, membre non permanent du Conseil de sécurité en 2010-2011, cherchait à maintenir des relations diplomatiques favorables avec les puissances occidentales. Sapristi !
Ali Bongo l’avait lui même déjà avoué en 2016 à quelques semaines de l’élection présidentielle au Gabon. Ali Bongo et plus autres chefs d’État africains sont Abdoulaye Wade, avait ratifié un document pour justifier la guerre en Lybie et l’assassinat de Mouammar Kadhafi