Gabon : Nkoghe Bekale traine Dépêche 241 en justice au mépris de la dépénalisation du délit de presse
Méconnaissance de la législation en matière de délit de presse ou véritable volonté d’en finir avec un empêcheur de tourner en rond ? C’est la question qu’on pourrait se poser au vu des procédures tous azimuts intentées contre le média en ligne Dépêche 241. En effet, après avoir été trainé devant la Haute Autorité de la Communication (HAC) ce mardi 7 novembre, son directeur de publication Pharel Boukika a reçu une citation directe au tribunal correctionnel de Libreville initié par l’ancien premier ministre Julien Nkoghe Bekale.
Dans ce document signé de Maître Aubierge Moutsinga, huissier de justice près les juridictions de Libreville, l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental s’indigne, d’une cabale publique et médiatique conduite par Dépêche 241. En effet, ce dernier fait référence à une publication datée du 26 septembre 2023 intitulée : « Détournement des fonds: Nkoghe Bekale et les 20 milliards issus du décret du ministre du pétrole, allô CTRI ».
Nkoghe Bekale pas content des soupçons diffusés par Dépêche 241
Il faut dire que dans cet article, notre confrère remettait au gout du jour le scandale lié au présumé détournement de 20 milliards issus d’un décret dit « fantôme » alors que Julien Nkoghe Bekale occupait les fonctions de ministre du Pétrole. Ainsi, Dépêche 241, à travers cet article, interpellait les nouvelles autorités de la Transition sur la nécessité de faire toute la lumière sur cette affaire.
Une interpellation qui semble-t-il n’aurait pas plus à l’ancien premier ministre d’Ali Bongo Ondimba qui, en méconnaissance des dispositions légales en matière de délit de presse, a décidé de « faire payer » aux journalistes de Dépêche 241 leur crime de lèse majesté. Des agissements qui, comme la mise en garde à vue des journalistes de Gabon Media Time à la Direction générale des recherches (DGR), foulent au pied l’ambition affichée par le président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema de laisser les journalistes faire librement leur travail.
