A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Gabon : l’UDIS sollicite la médiation de la France pour le retour de son président Hervé Patrick Opiangah

Ecouter l'article

Dans une lettre adressée à l’Ambassadeur de France au Gabon, le Directoire du parti Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a officiellement sollicité l’intervention des autorités françaises pour faciliter le retour d’Hervé Patrick Opiangah. L’ancien ministre des Mines et président de l’UDIS est en exil forcé depuis plus de deux mois, suite à des accusations que son parti qualifie de montées de toutes pièces.

Selon l’UDIS, Hervé Patrick Opiangah a été victime de représailles politiques après avoir publiquement appelé à voter « NON » lors du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024. « Tout est parti de la campagne référendaire, où notre président a exprimé librement son choix. Or, cette position n’a pas été au goût des autorités de la Transition », précise le communiqué du parti.

Dès lors, une poursuite judiciaire pour atteinte aux mœurs aurait été déclenchée, accompagnée d’une descente musclée des forces de sécurité à son domicile, au siège de son parti et dans ses entreprises. L’UDIS dénonce des perquisitions brutales, des biens confisqués, ainsi que l’interpellation et l’intimidation de ses proches. « Il n’y a jamais eu d’affaire de mœurs. Il n’y a ni victime, ni crime avéré », affirme l’UDIS, qualifiant ces actions de manœuvres visant à réduire au silence un opposant politique gênant.

Un appel à la diplomatie française

Face à cette situation jugée intenable et injuste, l’UDIS implore l’Ambassadeur de France d’user de son influence diplomatique auprès des autorités gabonaises pour garantir le retour sécurisé d’Opiangah. « Votre statut vous confère un rôle éminemment décisif pour peser de tout votre poids diplomatique auprès des autorités de la Transition », insiste le parti.

L’UDIS alerte également sur les conséquences économiques et sociales de cet exil forcé, soulignant que des milliers d’emplois dépendent des activités économiques d’Hervé Patrick Opiangah.

Un test pour la Transition ?

Alors que les autorités de la Transition, sous la houlette du général Brice Clotaire Oligui Nguema, affirment œuvrer pour une restauration de l’État de droit, cette affaire pourrait constituer un test majeur sur leur engagement en faveur des libertés individuelles et du pluralisme politique.

L’issue de cet appel à la médiation diplomatique sera suivie de près, alors que le Gabon se prépare à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, censée marquer la fin de la Transition et un retour à l’ordre constitutionnel.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page