Gabon : les 17 – 30 ans consommateurs de stupéfiants principalement incriminés

Référendum, révision de la liste électorale, prochaines élections générales, mais aussi insécurité. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault a accordé une interview exclusive le 20 janvier dernier à notre confrère Gabon Matin. Un moment qui a permis au membre du gouvernement de répondre aux questions qui font l’actualité, notamment celle liée à l’insécurité récurrente dans le pays.
Intensifier la lutte contre l’insécurité et les trafics de tout genre, en renforçant les moyens de lutte sur les principaux itinéraires d’entrée de produits illicites, et en renforçant les capacités opérationnelles des forces. C’est le maître mot au sein du ministère de l’Intérieur. Un travail d’autant plus accessible pour les autorités policières du pays que le ministre de l’Intérieur dispose d’une sociologie précise des individus impliqués dans la délinquance.
Le cannabis, stupéfiant le plus vendu au Gabon
« En ce qui concerne l’insécurité, les données montrent que les atteintes aux personnes (…) sont souvent perpetrées par des consommateurs des produits stupéfiants et/ou d’alcool, âgés de 17 à 30 ans, majoritairement de sexe masculin, avec un faible niveau d’instruction et issus de foyers monoparentaux », a indiqué Hermann Immongault. Selon le membre du gouvernement, ces profils s’adonnent surtout à des viols, aux homicides et aux coups et blessures volontaires. Une violence que le premier flic du pays attribue en partie à la précarité et à l’influence des réseaux sociaux, notamment pour ce qui est des violences spécifiques telles que les viols.
Abordant la problématique de la consommation de stupéfiants, qui est l’une des principales causes de l’explosion de la délinquance, Hermann Immongault a communiqué des chiffres précis. Ainsi, selon ce dernier, le cannabis représente 51% des stupéfiants les plus vendus dans le pays, suivi des psychotropes, de la cocaïne et de l’héroïne qui représentent respectivement 39%, 5,7% et 2,3%. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a établi un lien de causalité entre le couvre-feu et la raréfaction du cannabis sur le marché, ce qui, selon lui, a entraîné une augmentation des saisies de médicaments psychotropes, utilisés par les consommateurs en substitution.
GMT TV