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Gabon : le black out de Ndong Sima sur le Plan d’Accélération de la Transformation

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Face aux députés de la transition ce jeudi 7 décembre, le premier ministre, Raymond Ndong Sima a présenté la feuille de route qui devrait le guider durant son passage à l’immeuble du 2 décembre, pour mener à bien la transition politique au Gabon. Orientée vers la relance de l’économie et la mise en œuvre de réformes structurelles dans des secteurs clés comme la justice, l’éducation ou la santé, cette feuille de route a semblé mettre de côté le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT). Ce plan qui devait selon le régime déchu, mettre le pays sur le chemin de la diversification économique à l’horizon 2025.

Né sur les cendres du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) et du Plan de relance de l’Économie (PRE) 2017-2020, le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) semble suivre la même trajectoire que ses prédécesseurs. Érigé en dogme par le régime déchu qui en avait fait son cheval de bataille, ce PAT censé « permettre à notre pays, dans les deux ans qui viennent, de rebondir (…) et le mettre sur la voie de la transformation » comme l’indiquait d’ailleurs Ali Bongo, semble avoir été mis de côté par le gouvernement de transition.

En dépit du fait qu’il « devait déterminer la trajectoire que prendra le Gabon pour la prochaine décennie » comme l’évoquaient ceux qui l’ont conçu et porté, ce PAT a été soigneusement évité par le nouveau gouvernement. Ce dernier dont le projet de budget 2024 à 4162 milliards de FCFA, qui traduit entre autres le respect des engagements du pays envers les partenaires techniques et financiers, vise comme principaux objectifs: le soutien au développement de l’activité  économique, la consolidation des acquis sociaux, l’accroissement des recrutements des agents  publics et l’optimisation des recettes.

Le PAT, une hérésie au même titre que le PRE?

Éludé par Raymond Ndong Sima, qui dans son discours de politique générale devant les deux chambres du parlement la semaine dernière n’en a aucunement fait mention, ce PAT subit-il à son tour les affres de l’absence de continuité dont est trop souvent victime notre appareil étatique? Ou alors est-il tout simplement considéré à son tour, comme une « hérésie au regard du déséquilibre de grande amplitude de nos finances publiques » comme ce fut le cas pour son prédécesseur dénommé PRE? Deux questions qui valent leur pesant d’or au regard des sommes pharaoniques déjà engagées dans le cadre de la matérialisation de ce plan censé porter la diversification de notre économie. 

Avec sa vision stratégique déclinée en 12 batailles clés alignées sur un portefeuille de projets conçus autour des grands enjeux du moment, le PAT et ses 34 projets prioritaires semble pour l’heure relégué au second plan. Un nouveau coup dur pour les finances publiques gabonaises si cette démission se confirme dans les mois à venir, tant au cours de ces quatorze dernières années de nombreux projets de ce type, ont été mis de côté après avoir fait l’objet d’arbitrages budgétaires de grande ampleur très voire trop souvent, suivis de détournements.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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