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Gabon : dérives managériales et financières, quand l’Etat saborde la productivité de la SEEG

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En grande difficulté ces dernières années, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) détenue à 100% par l’Etat gabonais, est victime des nombreuses dérives de celui-ci. Entre dérives managériales et financières, allégations de corruption et mauvaise gestion, l’unique actionnaire de la seule et unique société énergétique du pays, semble à l’origine de la dégradation de sa productivité. Au cours de l’audition de Joël Lehmann Sandoungout ce mardi 7 mai 2024, le vice-président de l’Assemblée nationale de transition, Geoffroy Foumboula Libéka n’a d’ailleurs pas manqué de le souligner.

En dépit d’une exclusivité sur le marché local, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), fleuron de notre économie avec plus de 230 milliards de FCFA de chiffre d’affaires annuel, peine à assurer pleinement et surtout correctement ses missions. Malgré les 132 milliards de FCFA mobilisés entre 2009 et 2023 par le régime d’Ali Bongo pour l’amélioration de la desserte en eau et en électricité, rien n’y fait, les mêmes difficultés demeurent. Curieux, quand on sait notamment que l’Etat gabonais sous-traite auprès d’opérateurs privés internationaux, concernant la gestion et l’entretien de groupes électrogènes depuis plus de 20 ans « pour une facture de plus de 300 milliards/an ».  

Des « réseaux mafieux en interne»?

Alors comment expliquer un tel écart de qualité et de quantité de production au regard des sommes colossales décaissées? La réponse se trouverait possiblement au plus haut sommet de l’Etat et de l’entreprise, avec « la possibilité de l’existence des réseaux mafieux en interne de l’entreprise au regard de la multiplicité des entreprises sous-traitantes appartenant à plusieurs employés ». Ce sont les mots de Geoffroy Foumboula Libéka, l’un des vice-présidents de l’Assemblée nationale de Transition, lors de l’audition du directeur général de la SEEG. Des suspicions renforcées par nos confrères de Moutouki ce vendredi. 

Dans leur parution, nos confrères évoquent à travers un fac similé, des dérives bien connues et qui plombent les finances de la structure. Achat de véhicules de luxe grand luxe pour des sommes allant de 21 à 35 millions de FCFA avec des pics à 54 millions de FCFA. Si l’on y ajoute les difficultés managériales avec près d’une dizaine de directeurs généraux nommés en moins de cinq ans, signe d’une grande instabilité et confirmant « le sentiment que certains responsables en profitent pour s’enrichir sous le dos de la SEEG et faire ainsi perdre beaucoup d’argent à l’État ». 

Avec un besoin en investissements estimé à 475 milliards de FCFA, des difficultés multiples sur le plan opérationnel qui se traduisent par des coupures intempestives qui troublent le quotidien des populations, difficile de comprendre cet acharnement de l’exécutif à museler les finances de cette entité stratégique pour le développement du pays. A l’heure du rachat d’Assala, cette dynamique négative inquiète d’autant plus. 

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