Gabon : 65% des PVVIH en situation de grande précarité

C’est ce qu’a révélé le ministère de la Santé à l’issue d’une rencontre tenue le 2 juin 2025 avec le bureau du Réseau gabonais des personnes vivant avec le VIH/Sida (Regap). Au Gabon, 65 % des personnes séropositives vivent dans une grande précarité, une situation qui compromet leur accès aux soins et entrave leur traitement.
Le pays compte plus de 28 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH), dont une majorité est confrontée à des difficultés économiques majeures. En effet, 65 % d’entre elles n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins élémentaires, ce qui rend difficile leur suivi thérapeutique. Faute de ressources financières, beaucoup ne peuvent effectuer les examens médicaux indispensables, souvent exigés pour accéder ou poursuivre un traitement antirétroviral.
Les responsables du Regap témoignent que les PVVIH rencontrent d’énormes obstacles financiers dans leur parcours de soin. La majorité d’entre elles ne peuvent pas payer les examens de suivi obligatoires tous les 3, 6 ou 12 mois, en particulier la charge virale qui est le principal indicateur du suivi médical et qui coûte environ 60 000 FCFA. En conséquence, de nombreux patients abandonnent leur prise en charge, et un nombre inquiétant se retrouve « perdu de vue » dans le système de santé.
Un engagement du ministère de la Santé
Face à cette situation alarmante, le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a annoncé l’acquisition cette année de 25 appareils destinés à la réalisation des bilans médicaux, notamment de la charge virale. Cet investissement, rendu possible grâce au soutien de partenaires tels que le Fonds mondial et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), permettra d’alléger considérablement le fardeau financier des PVVIH.
Cette initiative devrait permettre à de nombreuses personnes séropositives de reprendre leur traitement et de retrouver une vie plus stable. Rappelons que, malgré les avancées médicales, les PVVIH restent confrontées à une forte stigmatisation et à un rejet social quotidien. Il serait également souhaitable que le gouvernement envisage d’autres formes d’aides, notamment financières, pour leur permettre de vivre dans la dignité.Le VIH/Sida n’est pas une fatalité. Tout dépend de la manière dont la société choisit de considérer et de soutenir ceux qui en sont atteints.
GMT TV