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Barro Chambrier à Geoffroy Foumboula : «Je lui laisse la responsabilité de ses propos»

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Dans un contexte de vive polémique liée au départ discret de l’ancien président Ali Bongo et de sa famille vers l’Angola, le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, est sorti de son silence sur les ondes de Radio France Internationale (RFI), ce samedi 18 mai 2025. S’exprimant sur plusieurs sujets, dont la transition politique, la stratégie économique du pays, mais surtout l’exfiltration controversée de Sylvia et Noureddin Bongo, le bras droit de Brice Clotaire Oligui Nguema a esquivé les critiques avec prudence, renvoyant chacun à ses responsabilités.

Invité à réagir aux accusations formulées par le député de transition Geoffroy Foumboula Libeka, qui qualifiait la libération des Bongo de « honte pour les premiers jours de la Vème République », Barro Chambrier a déclaré avec un ton mesuré : « Je lui laisse la responsabilité de ses propos », affirmant qu’il n’y avait « aucun lien de causalité » entre cette décision judiciaire et la réintégration du Gabon au sein de l’Union africaine.

Un vice-président en mode désamorçage

Face aux soupçons de marchandage politique entre Libreville et Luanda, Alexandre Barro Chambrier a tenté de dissiper toute équivoque. « Cette affaire suit son cours judiciaire », a-t-il insisté, rappelant que la liberté provisoire de Sylvia et Noureddin Bongo a été accordée pour raisons médicales. Une manière de se retrancher derrière le principe de séparation des pouvoirs, alors que le silence du gouvernement au moment des faits avait renforcé les soupçons d’un arrangement discret.

Interrogé par RFI sur la possibilité que ce départ vers l’Angola ait facilité le retour du Gabon au sein de l’Union africaine, le vice-président a catégoriquement nié. « Je ne le crois pas », a-t-il martelé, avant de rappeler que la décision de réintégration est « antérieure aux faits dont nous parlons aujourd’hui ».

Une transition encore sous tension

Barro Chambrier a par ailleurs profité de cette tribune pour défendre la nouvelle architecture institutionnelle post-transition. Interrogé sur l’absence de Premier ministre, il a clarifié que la coordination du gouvernement lui revenait, en lien direct avec le président Oligui Nguema. Sur le terrain économique, il a admis que le contexte était difficile, mais a promis des mesures d’austérité et une réorientation budgétaire à travers une possible loi de finances rectificative.

Sur la question épineuse du portefeuille de l’économie confié à Henri-Claude Oyima, PDG de la BGFIBank, il a indiqué que ce dernier allait se retirer progressivement de ses activités privées pour se consacrer pleinement à sa mission ministérielle.

Une réponse politique en demi-teinte

Mais c’est bien sur le dossier Bongo que les attentes étaient les plus fortes. Et à cet égard, la sortie médiatique d’Alexandre Barro Chambrier laisse un goût d’inachevé. En refusant de confirmer ou d’infirmer des informations sur un éventuel deal international ou sur la récupération de fonds supposément détournés, le vice-président entretient l’ambiguïté.

Alors que le pays se veut engagé sur la voie de la restauration de l’État de droit, cette exfiltration continue d’interroger. Pour Geoffroy Foumboula comme pour de nombreux Gabonais, l’essentiel n’a pas été dit. Le sentiment d’une justice à deux vitesses, d’un retour au « système B », plane. Et dans ce climat d’incertitude, les mots du vice-président, aussi mesurés soient-ils, peinent à restaurer la confiance.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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