Aménagement urbain : Bitsutsu-Gielessen appelle à une requalification profonde de Libreville

Alors que les opérations de déguerpissement menées à Plaine Orety suscitent de vives réactions, le président du mouvement Priorités Citoyennes plaide pour un aménagement global de la capitale gabonaise. Il propose une démolition progressive de certains quartiers précaires et une vision urbaine tournée vers la modernité, la circulation fluide et la création d’espaces publics structurants.

Dans un plaidoyer transmis à la presse, Guilou Bitsutsu-Gielessen, président du mouvement Priorités Citoyennes, a livré une réflexion ambitieuse sur l’avenir urbain de Libreville. Estimant que la capitale gabonaise « a un énorme potentiel pour devenir une ville moderne, verte et dynamique », il milite pour une stratégie globale d’aménagement, appuyée sur des investissements publics majeurs et un respect strict des droits des habitants.

Pour le militant associatif, les opérations de déguerpissement menées récemment à Plaine Orety et Derrière l’Ambassade de Chine doivent s’inscrire dans un projet urbain plus large et cohérent. « Ce qui se passe pour Plaine Orety devrait se passer aussi pour ces quartiers où tout est à démolir », a-t-il affirmé, en appelant néanmoins à ce que les riverains concernés soient « indemnisés ou relogés dans des conditions dignes ».

Une cartographie des zones à requalifier en priorité

Parmi les quartiers ciblés par cette requalification urbaine, Guilou Bitsutsu-Gielessen cite Nkembo, Atong Abe, Atsibe Tsoss, la Sorbonne – la Peyrie, Cocotier, ainsi que la Baie des cochons derrière l’hôpital et le carrefour Léon Mba – camp de police. Pour lui, ces espaces « n’ont pas d’avenir en l’état » et méritent d’être entièrement repensés.

L’idée défendue consiste à libérer des emprises foncières aujourd’hui saturées ou dégradées pour y implanter des infrastructures modernes : boulevard circulaire, gare routière digne de ce nom, espaces verts, grands marchés couverts, habitations de haut standing, médiathèque municipale, zones commerciales de luxe. Autant d’équipements qui, selon lui, contribueraient à faire de Libreville une véritable capitale du XXIe siècle.

Un nouvel urbanisme pour une nouvelle République

Allant plus loin dans sa proposition, Guilou Bitsutsu-Gielessen suggère même de « reculer la barrière du 12 mars de 100 mètres vers l’intérieur » afin de créer un boulevard circulaire structurant, capable de désengorger les flux de circulation au cœur de la ville.

« Aménager Libreville nécessite une approche globale pour améliorer la qualité de vie, renforcer les infrastructures et promouvoir un développement durable », insiste-t-il, tout en précisant que cela devra se faire dans le respect des droits humains et avec une politique d’accompagnement social rigoureuse.

Alors que le débat sur les opérations de déguerpissement soulève des questionnements sociaux et politiques, cette prise de position du président de Priorités Citoyennes relance la nécessité d’un véritable schéma directeur d’aménagement urbain, inscrit dans la durée et assumé politiquement par les plus hautes autorités.