Gabon : Un atelier régional pour renforcer la protection du patrimoine culturel en période de conflits

Depuis le 25 février, Libreville accueille un atelier sous-régional sur la protection du patrimoine culturel en période de conflits armés. Organisé en partenariat avec l’Unesco, cet événement rassemble des experts, des militaires et des représentants institutionnels afin de renforcer les stratégies de préservation des biens culturels en Afrique centrale.

Un enjeu de sauvegarde historique et identitaire. La ministre de la Culture et des Arts, Armande Longo épse Moulengui, a souligné l’importance de cet atelier pour les pays de la région : « Notre rencontre vise à soutenir les nations d’Afrique centrale dans la sauvegarde de leur patrimoine culturel, mais aussi à renforcer les capacités des forces de défense, de la justice et des institutions administratives face aux risques liés aux conflits armés », a-t-elle déclaré.

Durant trois jours, les participants échangeront sur la mise en œuvre de la Convention de la Haye de 1954 et ses protocoles, qui encadrent la protection des biens culturels en temps de guerre. La ministre a rappelé que « la destruction des biens culturels est une perte pour l’humanité, car elle prive les peuples de leur histoire et de leur identité ».

En septembre 2024, le Gabon avait déjà renforcé cette protection avec deux arrêtés ministériels et le marquage de cinq sites culturels avec le Bouclier bleu, un symbole international de préservation du patrimoine.

Vers une coopération accrue en Afrique centrale

L’atelier de Libreville doit aboutir à une feuille de route régionale, dans le cadre du programme « Patrimoine pour la paix ». Cette initiative vise à coordonner les efforts entre les pays d’Afrique centrale pour garantir une protection durable et inclusive des biens culturels.

Thiery Nzamba Nzamba, administrateur de programme à l’Unesco, a réaffirmé l’engagement de l’organisation. « Nous accompagnerons la mise en œuvre de la convention au niveau régional, notamment en intégrant la protection du patrimoine dans les formations des forces de sécurité », a-t-il indiqué.

Une prochaine rencontre, prévue en mars à Douala, permettra d’approfondir cette dynamique de coopération. Dans un contexte où les conflits armés menacent de plus en plus les richesses culturelles africaines, cet atelier marque une avancée significative pour leur préservation.