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Gabon: quand l’huile d’olive «Puget» est sacralisée et commercialisée dans l’église

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Considéré comme un élément clé de l’onction divine dans les saintes écritures chrétiennes, l’huile d’olive est utilisée pour des cérémonies sacrées telles que le baptême, les délivrances. Cependant fort est de constater que ladite huile perd progressivement ses vertus sibyllines en revêtant un caractère mercantile avec des bouteilles de marque « Puget » cédées pour 20 voire 30.000 FCFA une fois bénies.

Si dans la bible, l’olivier est un symbole de paix et de réconciliation en s’identifiant au pigeon qui a apporté à son bec une branche d’olivier à Noé après le déluge universel, signifiant la réconciliation de Dieu avec les hommes, la symbolique se perd dans l’église moderne. Et ce, du fait que l’huile dite « d’onction » soit désormais vendue aux fidèles en quête de purification.

Au Gabon, c’est la bouteille d’huile d’olive de marque marseillaise « Puget » qui est prisée. D’ailleurs, les anciens de l’église de réveil révèlent que ces produits ne possèdent aucune propriété divine s’ils ne sont pas, au préalable, impactés par la main d’un homme de Dieu. Une fois élevée au stade de « élément de bénédiction », la même bouteille au coût unitaire de 1500 FCFA voit son prix être majoré par 10. On parle en moyenne de 15.000 FCFA à minima lors des croisades.

Mais peu importe le prix que vous pratiquez, certains fidèles en quête d’une vie meilleure et désireux de voir leur quotidien se bonifier ne regardent plus à la dépense. Et ce, même s’ils vivent dans une précarité ponctuée du lot de complications qui en découlent. Le miracle ou rien est tel que l’homme dit de foi perd tout sens de la raison devant ce qui s’apparente d’emblée à de la poudre de perlimpinpin.

Pourquoi les vendre si chèrement ? La bénédiction est-elle mercantile et acessible seulement aux plus offrants? Pour comprendre ce phénomène, GMTme s’est rapproché des hommes de Dieu. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les avis sont partagés. Pour le pasteur Liévin Niema de l’église la bonne kananga à Kinshasa. « L’huile ne guérit pas les malades, l’huile ne chasse pas les démons mais nous guérissons les malades au nom de Jésus par imposition des mains mais nous pouvons l’utiliser sous inspiration divine », a-t-il souligné.

Dans la même veine, le pasteur Isaac Okamba de l’église le Manteau de l’alliance (E.M.A) a clairement indiqué que « l’huile ne doit pas être commercialisée, sinon ce serait dire que le nom de Dieu doit être vendu et cela est condamnable par la bible ». 

En clair, l’aspect pécuniaire de l’huile au sein des congrégations religieuses chrétiennes n’est pas justifié dans la mesure où cette huile n’est onctionnée que par intervention Pourtant pour d’autres pasteurs ce ne serait pas la vente le problème si elle était plafonnée.  « Il est vrai que la vente de toute œuvre divine est interdite dans la Bible, mais il serait judicieux que les pasteurs fixent des prix abordables sur les bouteilles d’huile d’onction », a conclu le Révérend pasteur Alain Premier de l’église flamme de vie.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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