Gabon: plus de 2,3 milliards décaissés en 2019 pour la «scolarité des enfants de diplomates»
Alors que le système éducatif gabonais peine à offrir un cadre à la fois optimal et décent à la jeunesse censée représenter l’avenir du pays, l’exécutif semble avoir décidé de privilégier une certaine élite. C’est l’analyse qu’on pourrait faire au regard du montant colossal de 2,3 milliards de FCFA, décaissé par l’Etat pour la « scolarité des enfants de diplomates » comme le souligne le rapport d’exécution budgétaire du troisième trimestre 2019, élaboré par la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFip).
La situ ation extrêmement délicate dans laquelle se trouve l’Economie gabonaise actuellement avec un risque substantiel de défaut de paiement confirmé à la fois par les analystes de Goldman Sachs et ceux de Fitch’s Ratings, trouve sans aucun doute son fondement dans l’orientation et l’inefficacité de la dépense publique. Il faut dire qu’en République gabonaise, dépense publique rime bien plus avec « dérapage », qu’avec efficience comme en témoignent de nombreux rapports dont celui d’exécution budgétaire.
En effet, à l’analyse du rapport d’exécution budgétaire relatif au troisième trimestre 2019 par exemple, il ressort que l’exécutif, a décaissé pas moins de 2,3 milliards de FCFA pour la « scolarité des enfants de diplomates ». Une somme non négligeable pour un pays qui peine à finaliser la construction de salles de classe depuis une décennie, et malgré les dons et autres financements extérieurs dont ceux de l’Agence française de développement (AFD), dans le cadre du Plan de relance de l’Économie (PRE).
Par ailleurs, en déboursant une telle somme pour « la scolarité des enfants de diplomates », alors même que la jeunesse gabonaise locale peine depuis plusieurs années à valider une année scolaire en bonne et due forme, sans grèves, et dans des conditions optimales, l’exécutif semble faire un pied de nez à cette frange de la population gabonaise qui manque d’accès adéquat aux services de base. Une population qui, compte tenu de la paupérisation dans laquelle elle se trouve, se sent du reste, de plus en plus exclue.