Afrique : le Gabon à la traîne dans le classement des pays les plus attractifs du secteur minier

Le Gabon peine à s’imposer comme une destination privilégiée pour les investisseurs miniers en Afrique. Selon le dernier classement de Jeune Afrique, qui évalue l’attractivité de 25 pays africains en matière d’exploitation minière, le pays se classe 23ᵉ avec un score de 22 points, loin derrière les grandes nations minières du continent comme l’Afrique du Sud (79 points), la Namibie (67 points) et le Botswana (63 points).
Le classement repose sur cinq grandes familles de critères : les réserves géologiques disponibles, le nombre de projets en cours dans les minerais critiques, le risque pays et climat des affaires, la qualité du cadre législatif et de la gouvernance, ainsi que la qualité des infrastructures (transport et énergie).
Le Gabon dispose d’un potentiel minier reconnu, notamment dans le manganèse – dont il est l’un des principaux producteurs mondiaux –, l’or, le fer et le graphite. Toutefois, son score reflète une sous-exploitation de ces ressources, une faible diversification des projets miniers en cours et des conditions peu favorables à l’investissement. En matière de ressources géologiques, le pays affiche un score modeste de 20 points, bien en deçà des pays leaders comme la RD Congo (70 points) ou la Guinée (70 points).
Un cadre d’investissement à améliorer
Si le Gabon dispose d’un fort potentiel en minerais stratégiques, son environnement des affaires et la gouvernance du secteur minier restent des défis majeurs. L’absence de projets miniers critiques en développement a pesé sur son score final, tandis que la qualité des infrastructures et la stabilité réglementaire sont des freins à l’expansion du secteur.
Les acteurs du secteur pointent du doigt des procédures administratives lourdes, une instabilité fiscale et des insuffisances en matière d’infrastructures de transport et d’énergie, éléments pourtant clés pour attirer les investissements étrangers.
Les pistes pour renforcer l’attractivité du Gabon
Pour renforcer l’attractivité du secteur minier, le Gabon doit diversifier ses projets en exploitant des minerais critiques tels que le lithium, le nickel et le cobalt. Une meilleure transparence et stabilité du cadre réglementaire est essentielle pour rassurer les investisseurs et attirer de nouveaux opérateurs. Par ailleurs, le développement des infrastructures de transport et d’énergie demeure crucial pour optimiser l’exploitation et l’exportation des ressources. Enfin, encourager la transformation locale des minerais permettrait d’accroître la valeur ajoutée et de réduire la dépendance aux exportations de matières premières brutes.
Malgré son retard dans le classement, le Gabon conserve un atout majeur : un sous-sol riche en ressources stratégiques qui, avec une politique plus attractive et des réformes adaptées, pourrait repositionner le pays sur l’échiquier minier africain. Reste à savoir si les autorités prendront les mesures nécessaires pour inverser la tendance et hisser le pays parmi les destinations minières de référence en Afrique.
GMT TV