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VIH/SIDA : plus de 12000 séropositifs «portés disparus» au Gabon !

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Alors que le traitement du VIH/Sida nécessite une prise quasi quotidienne d’antirétroviraux, il est à déplorer que certains patients semblent éprouver un désintérêt à suivre méticuleusement ces recommandations. Toute chose qui contribuerait inexorablement à une hausse du taux de contamination mais aussi de décès liés à cette maladie. La preuve, ce sont plus de 12 000 malades enregistrés, selon l’Enquête démographique de santé (EDS) 2022.

L’infection au VIH exige un traitement continu qui nécessite d’être pris continuellement. Malheureusement la forte croyance aux tradipraticiens et la stigmatisation rendent le problème encore plus complexe, favorisant le nombre très important de perdus de vue qui s’élève à plus de 12 000 malades de VIH/Sida sur l’étendu du territoire. Toute chose qui constitue une sérieuse menace pour la réussite de la prise en charge des Patients Vivant avec le VIH (PVVIH), mais également pour les personnes avec lesquelles ils sont fréquemment en contact. 

L’ONUSIDA affirme que « le Gabon dispose des atouts et avance à petit pas mais sûrement dans sa réponse au VIH », assurant que le pays peut reprendre la trajectoire visant à éliminer le sida d’ici à 2030. Si cette affirmation semble encourageante, cependant le phénomène des perdus de vue demeure la principale menace qui complique la lutte contre le VIH/Sida dans notre pays, en raison d’une prise en charge thérapeutique tardive ou inadaptée. 

49 000 personnes officiellement diagnostiquées séropositives

Au Gabon, on compte 49 000 personnes officiellement diagnostiquées séropositives selon les résultats de l’Enquête démographique de santé 2022. De ce groupe de population, 28 569 patients sont sous traitement antirétroviral. Toutefois un fait non négligeable demeure le nombre de personnes placées sous ARV qui sont complètement sorties du circuit des centres de traitement ambulatoire (CTA) estimé à plus de 12000 sur le territoire national. 

Le phénomène de perdus de vue, un risque de mortalité associé au VIH/Sida 

Si le nombre de personnes atteintes de VIH/Sida mais complètement sorties des radars des centres de traitement ambulatoire ( CTA)  est alarmant, il convient de se questionner sur les causes à l’origine de ce mal qui rend de plus en plus rude l’éradication de cette pandémie sur le territoire national. En effet, on aura beau parler des progrès observés dans la lutte contre le VIH/Sida mais il demeure une vérité qu’on ne saurait ignorer, les personnes atteintes de cette infection font fasse à plusieurs problèmes dans la société  dont la stigmatisation, et le tabou qui règne autour de la maladie. 

La cherté des examens à faire avant de bénéficier du traitement, une autre difficulté

À cela s’ajoute  bien évidemment la cherté des examens à faire avant de bénéficier du traitement.  En effet, les principaux examens qu’ils ont à faire ne sont pas pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS ). C’est le cas notamment de l’examen des CD4  qui coûte 18000 FCFA , la charge virale 42000 FCFA et le génotypage qui s’élève à 80000 FCFA qui est l’examen médical obligatoire à faire après l’arrêt du traitement.  Lequel traitement est souvent interrompu en raison de la pénurie des ARV. Ainsi, certains malades, faute de moyens, préfèrent donc jeter l’éponge. 
Voici les réalités auxquelles sont confrontées les personnes porteuses du VIH/Sida, mais qui ne sont pas nécessairement connues. Les cris de détresse ne cesseront d’être lancés car ce sont des milliers de compatriotes qui meurent dans la nature, pas par choix, mais à cause des conditions de vie qui ne leur sont pas favorables.

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