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Ntoutoume Ayi: «Pour reconquérir notre liberté perdue, en toute liberté, vaccinons-nous!»

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Ce lundi 29 mars 2021, avec enthousiasme et en responsabilité, je me suis fait vacciner contre le Covid-19. Après un entretien de 25 minutes environ avec le Médecin, comprenant le relevé de mes paramètres (Poids, tension et rythme cardiaque), j’ai été vacciné par une infirmière puis gardé en observation durant 30 minutes avant de m’en aller. C’est le lieu pour moi de remercier et féliciter le personnel médical qui m’a pris en charge pour son professionnalisme et sa grande cordialité.

Dès qu’il avait été annoncé que des vaccins avaient été découverts et autorisés, j’avais pris la résolution de me faire vacciner dès que cela me serait possible. Je suis heureux d’avoir pu le faire sans grande difficulté.

Depuis ma naissance, d’abord avec mes parents, puis devenu adulte par moi-même, je me suis toujours remis à la médecine et aux soignants auxquels je confie en toute confiance ma santé. Il n’y a aucune raison pour que cela change. Si de 1960 à aujourd’hui, la population du Gabon a été multipliée par quatre en à peine 60 ans, c’est pour une large part grâce aux progrès de la médecine, à l’amélioration de notre système de santé et aussi à la vaccination. 

Depuis plus d’un an et la survenue du premier cas de Covid-19 dans notre pays, ce virus qui a décimé plus d’Américains que les deux guerres mondiales et les guerres de Corée et du Vietnam réunies, n’a fait que 105 morts au Gabon. Certes ce sont 105 drames de trop qui ont personnellement affecté chacun de nous, mais nous devons à la vérité de dire que notre pays et notre région ont été préservés pour une raison que nous ignorons encore. Malgré cela, l’économie, l’éducation, les libertés publiques, les libertés de culte et notre vivre ensemble ont été sacrifiés de manière disproportionnée, opportuniste et irresponsable par un pouvoir qui a trouvé dans cette crise sanitaire une nouvelle occasion d’asservir les Gabonais. Seule la vaccination d’un nombre suffisant, de préférence de l’ensemble de la population, permettra de mettre un terme à toutes ces restrictions et de retrouver ici une vie normale. L’État d’Israël qui est parvenu à faire vacciner plus de 60% de sa population retrouve de nouveau une vie sociale normale.

Après une année de gestion chaotique d’une crise sanitaire mondiale qui a été médiatisée comme jamais, je mesure combien le peu de crédibilité de nos gouvernants, la gestion calamiteuse de cette crise sanitaire au Gabon, ajoutés à la confrontation des opinions publiques internationales sur la fiabilité des différents vaccins ont entamé la confiance en la médecine et les solutions qu’elle propose.

Si j’ai pu me faire vacciner, c’est parce que peu de personnes parmi les catégories classées prioritaires se bousculent, tant le doute a envahi l’opinion. Je comprends et respecte cela, parce que je suis attaché à la liberté de chacun. Pourtant, il est impérieux que nous surmontions nos réserves, nos craintes et même nos légitimes peurs. 

Pour que nos enfants puissent retrouver une scolarité normale et régulière, vaccinons-nous. 

Pour que nos croyants puissent de nouveau communier ensemble dans leurs églises, leurs temples et leurs mosquées, vaccinons-nous. 

Pour que nos entreprises, nos commerçants, nos restaurants, nos bars, nos plages et tous nos lieux de vie puissent reprendre un fonctionnement normal, vaccinons-nous. 

Pour que les associations, les syndicats et les formations politiques, puissent se rassembler massivement comme le prévoit la constitution, et exprimer leur citoyenneté sans entrave, vaccinons-nous.

Pour de nouveau circuler librement dans le pays et en finir avec les coûts supplémentaires liés aux paiements des Tests PCR qui grèvent les maigres budgets des ménages, vaccinons-nous. 

Vaccinons-nous pour reprendre une vie normale. Vaccinons-nous pour vivre et non nous réduire à rester en vie.

Au moment où j’écris ces lignes, le Gabon ne dispose que de 100.000 doses de vaccin permettant de vacciner 50.000 personnes, soit à peine plus de 2% de la population de notre pays. Il est clair que cela est loin d’être suffisant. Et cela est inacceptable.

Nous savons tous ce pouvoir inconséquent et incompétent. Chaque Gabonais a encore en mémoire les nombreux scandales qui ont émaillé la gestion de cette crise sanitaire et les mensonges qui se sont ajoutés les uns aux autres. Nous ne sommes donc pas surpris de constater que n’eut été la générosité de la Chine, aucun Gabonais n’aurait été vacciné à ce jour. Nous ne sommes pas surpris du silence de l’Assemblée nationale et du Sénat qui ont voté un Budget 2021 dans lequel ne figurait pas de manière explicite une provision suffisante pour l’achat de vaccins pour couvrir l’ensemble de notre population.

Le Gouvernement, sauf à vouloir maintenir le pays sous cloche indéfiniment, n’a d’autre choix que de mobiliser de toute urgence les ressources financières nécessaires pour l’achat de vaccins en nombre suffisant. Le Gabon est encore capable de s’offrir la vaccination de sa population sans avoir besoin de se transformer en mendiant auprès de ses partenaires internationaux. Un peu de dignité !

Plus qu’une question de Santé publique, la vaccination contre le Covid-19 est une question qui engage l’avenir de notre pays, de sa jeunesse, de son économie et de son vivre ensemble. Cette question doit être traitée en responsabilité par le Gouvernement et l’ensemble des responsables de notre pays. Prenons date.

Pour notre Liberté et en toute liberté, vaccinons-nous.

Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI

Gabon Media Time

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