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Gabon : plusieurs milliards détournés à Sogatra au nez à la barbe de l’ancien gouvernement

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Les gouvernements précédents sous le président déchu Ali Bongo Ondimba auraient-ils couvert des malversations financières au sein de la Société gabonaise de transport (Sogatra) ? C’est la question qu’on est en droit de se poser après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une correspondance datée du 26 décembre 2019 adressée au ministre des Transports de l’époque Léon Armel Bounda Balonzi par l’administrateur directeur général Bruno Minko-Mi-Ngwa où ce dernier révélait l’existence d’un vaste réseau de détournement de fonds au sein de cette entreprise. 

Si depuis des années, la situation financière et sociale de la Sogatra semble ne pas trouver d’issue, rendant inopérante son fonctionnement, cette correspondance de Bruno Minko-Mi-Ngwa, actuellement incarcéré à la prison centrale de Libreville, vient mettre en lumière les origines de ces difficultés. En effet, ce dernier informe l’ancien ministre de plusieurs irrégularités qui concerneraient la période allant de 2013 à début 2019 et qui constitueraient des infractions à la lumière des dispositions du nouveau Code pénal.

Plusieurs milliards d’investissements de la Sogatra partis en fumée 

Ainsi, au nombre des faits, l’ancien directeur général cite, entre autres, « le bitumage de la base Sogatra Libreville pour une valeur de 300 millions de FCFA, non réalisé, l’aménagement de la base Sogatra Angondje et sa clôture pour 100 millions de FCFA non réalisé, la conception, construction et installation des abris bus pour un montant de 950 millions de FCFA ». 

Pis, il évoque des détournements massifs qui auraient été orchestrés par des agents, notamment d’une enveloppe de 80 millions destinés à l’achat des pièces détachésées au Cameroun, sans qu’une enquête, encore moins des sanctions aient été prises à l’encontre des concernés. Autres cas pour le moins graves, l’achat de véhicules pour plus de 400 millions de FCFA immatriculés curieusement « au nom des agents et de leurs conjoints ou amis, alors qu’aucun véhicule ne figure dans les immobilisations de la société » ou encore Des facturations de plus de 2,4 milliards de FCFA en 2018 « laissant apparaître des décaissements opérés sur la base de fausses factures ou au profit d’entreprises fictives ou de dépense injustifiées ».

Autant d’éléments qui mettent clairement en lumière la mafia qui s’était insidieusement emparée de la Société gabonaise de transport et qui aurait semble-t-il contribué à obérer le fonctionnement de cette entreprise. Chose curieuse, l’inaction observée à la suite de ces dénonciations qui peut susciter des questionnements sur les ramifications qu’aurait ce réseau mafieux jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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